Ce recueil rassemble différentes pièces de théâtre courtes de Musset, à savoir :
La nuit vénitienne, anti-Hernani, où la nouvelle mariée tombe amoureuse du mari qui lui a été imposé, il est vrai beaucoup plus fin et attirant que son amant.
Le Chandelier : une femme soupçonnée, à juste titre, d'adultère par son mari, se laisse convaincre par son amant de détourner les soupçons sur Fortunio, un tout jeune homme sincèrement amoureux d'elle.
Un caprice : une coquette invétérée inflige une leçon au mari libertin de sa meilleure amie.
Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée : un dialogue entre un comte et une marquise, la plus intéressante et actuelle, en ce qu'on y constate que les hommes n'ont guère changé, c'est aussi la plus cynique : la marquise ne cède pas à l'amour, réel ou feint, mais à l'appat nobiliaire et à celui du lucre. Cette pièce démontre aussi le grand talent de Musset pour garder le lecteur en déséquilibre d'un bout à l'autre, commençant par une visite d'amitié et de bon voisinage, continuant en galanterie pour finir par une demande en mariage acceptée.
L'appareil critique, à part les résumés qui portent bien mal leur nom, étant donné qu'ils racontent exactement la totalité des pièces, est parfait : abondant, détaillé, bien argumenté, et la bibliographie comme la biographie sont impressionnantes. En somme, du beau travail de spécialistes, et une excellente édition de ces oeuvres, qui permettra de les remettre à la portée du lecteur moderne, pour son plus grand plaisir.
