Alors que le marchand vénitien Alvise, à Antioche, donne pour sauver sa femme la somme que Hugues de Tarse lui avait confiée pour tirer Tancrède d'Anaor des geôles de Noureddin, le jeune homme s'en évade, en la compagnie du cheikh bédouin Rafik. Les deux hommes s'étant liés d'amitié, Rafik, une fois de retour au sein de sa tribu, demande à Tancrède d'accepter le service de l'un de ses hommes, Ali, qui le protègera. Et il en est certes besoin, car à Antioche le poison fait rage, et Vénitiens et Gênois sont au bord d'affrontements sanglants. Il faudra à Tancrède toute son habileté pour dénouer l'écheveau.
Une fois de plus, l'enquête policière n'est pas le plus intéressant dans ce roman, même si le modus operandi de l'assassin est fort bien trouvé et amené. On ne le regrettera pas, de toute façon, tant il rutile des couleurs fauves du désert, et éclatantes des bijoux et des vêtements des nobles. L'enchevêtrement d'influences, les intrigues et les changements d'alliance constants, sont magnifiquement rendus, comme la "courtoisie" dont le concept est précisément en cours d'élaboration sur l'autre rive de la "mer intérieure".
L'auteure non seulement maîtrise à fond son sujet, comme le prouveraient, s'il en était besoin, l'index et la bibliographie, mais son écriture a des accents somptueux, tout en révélant une véritable tendresse pour ses personnages. Nul doute que tous ceux qui ont suivi l'histoire mouvementée de Tancrède d'Anaor prendront un grand plaisir à la lecture de ce dernier tome de ses aventures, même s'il peut également se lire seul, pour ceux qui n'auraient pas (encore !) lu les précédents.
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