Douglas Pistoia et ses hommes, les célèbres Cyclopes, se sont clairement retournés contre leur employeur privé, Multicorps... Les hommes de Douglas n'ont pas supporté les massacres imposés par leur employeur, simplement dans le but de faire de l'audience, en apportant en direct les images de soi-disant guerres... L'Amérique latine a ainsi déjà payé un lourd tribu, et les Cyclopes sont maintenant poursuivis par des mercenaires vétérans de Multicorps. Les ordres sont simples : il faut éliminer les quatre Cyclopes restant avant que ces derniers ne diffusent des vérités pas forcément bonnes à divulguer pour Multicorps...
Mais l'appât du gain est décidément très fort pour les dirigeants de la multinationale : ainsi, pourquoi ne pas filmer justement les combats entre les Cyclopes et l'armada de vétérans ? L'idée est bonne d'un côté, puisque les audiences atteignent ainsi des pics records... Mais d'un autre côté, les vétérans ont pour ordre de laisser trainer les choses, afin que ces rencontres filmées soient les plus nombreuses, et juteuses, possibles...
Une erreur de jugement ? Sans doute, étant donné que Douglas et ses hommes (enfin... Les survivants...) parviennent à atteindre une chaîne concurrente : la vérité commence à éclater, déclenchant des émeutes à travers le pays, demandant le départ des dirigeants de Multicorps. Du reste, la femme de Douglas Pistoia, interviewée sans scrupule par toutes les chaînes, commence sérieusement à revoir son jugement sur Douglas...
Un quatrième tome qui part une nouvelle fois dans tous les sens, à l'instar de la série... Graphiquement, on retrouve dans ce dernier tome le dessin de De Meyere (qui avait déjà officié sur le tome précédent, à défaut des deux premiers...). Le trait est épuré, et permet une lecture facilitée, histoire de plonger le lecteur au coeur de l'action. Les scènes de combat sont mouvementées, avec un rendu réussi de ce côté là. Les expressions des personnages sont elles aussi réussies, même si on pourrait déplorer un certain manque d'originalité dans le physique des gros bras qu'on croise un peu partout dans ce tome.
Au niveau scénaristique, le rythme reste fluide et agréable à suivre. Matz nous fait visiter un univers d'anticipation sans doute pas si éloigné que cela de notre réalité. Le tableau est volontairement sombre, et le final est osé et conviendra finalement très bien à la série. Un épilogue mené tambour battant, avec des thèmes d'actualité repris de façon intelligente : une bonne série au final, même si elle n'atteint pas les sommets atteints par Le tueur, du même scénariste.