Ellen a réussi à se faire entendre par les américains, en se dénonçant pour sauver Jane Tyler de la justice mortelle texane. A présent, elle est sous les verrous dans l'attente de son jugement. Et elle refuse de parler à Richard, son mari, mais également un de ses avocats... Pourtant, ce dernier vient tous les jours lui parler au parloir, même si Ellen ne parle pas du tout. Il lui dit souvent combien il aime sa femme et ses enfants, mais rien n'y fait... Alors, Richard lui parle tout simplement de la manière dont le procès va se dérouler, en attendant la prochaine échéance toute proche : la constitution des jurés...
De ce côté là, la justice américaine est très importante, puisque les jurés retenus par les deux parties seront isolés du reste du monde durant tout le temps du procès. Tandis que la défense d'Ellen cherche des jurés jeunes et compréhensifs, ceux de l'état du Texas sont naturellement plus intéressés par des jurés âgés et pour la peine capitale. Une grande partie du résultat final du procès se joue donc maintenant...
D'autant que l'état du Texas veut faire de ce procès un exemple : Ellen faisait pour eux partie d'un complot terroriste. L'argent n'ayant jamais été retrouvé, ils pensent qu'il aurait servi à alimenter les caisses de groupuscules terroristes : un sujet très à la mode, surtout chez de vieux républicains texans... Rapidement, les discussions vont bon train entre les jurés, dans l'hôtel qui leur est réservé. Certains deviennent clairement anti-Ellen, d'autres sont plus mesurés... Jusqu'à ce qu'on se rendre compte que des contacts existent bel et bien entre certains jurés et l'extérieur : un bon point pour Ellen, qui voit une des jurés qui lui est défavorable rejetée du procès.
Un procès qui fera date dans l'histoire du Texas, et dans celle des éditions Glénat ! Ce neuvième tome est tout simplement haletant ! On suit le procès d'Ellen dans ses moindres détails, que cela soit au parloir, devant le juge, ou dans les relations entre les jurés à l'extérieur du tribunal... Ainsi, les choses sont totalement maîtrisées et parfaitement fouillées, rendant ce procès complètement crédible et réaliste, tant dans le rythme que dans la narration.
Bien sûr, le graphisme d'Olivier Berlion n'est pas étranger à cela, avec des prises de vue convaincantes qui ne font que plonger encore plus le lecteur dans le tribunal. Devant la qualité des productions de ce dessinateur (Lie-de-vin, Rosangella, Tony Corso, Garrigue...), ce tome était un de ceux que j'attendais le plus : il ne m'a nullement déçu, bien au contraire...
A la différence du tome huit (qui est une réalité alternative de ce tome 9), permettant de prendre plus de recul, on est là littéralement happés par ce tome : du grand art qui ne peut être noté autrement que par un coup de coeur...