Dunwich... une communauté perdue dans les collines de la Nouvelle-Angleterre, les habitants vivent en autarcie et dégénèrent, les contacts avec l'extérieur sont rarissimes et le monde en pleine évolution oublie petit à petit Dunwich... Bénis soit les ignorants car un mal sans âge y est enraciné.
Un mal sur le point d'éclore au grand jour. Lavinia Whateley a donné la vie à Wilbur Whateley le jour de la Chandeleur et le jeune Wilbur croît de manière fulgurante. Bientôt, il suit les enseignements de son grand-père considéré comme un sorcier par tous les villageois. Ensemble, ils oeuvrent au réveil du mal mais il leur manque une dernière formule, celle-ci est noircie sur les pages du Nécronomicon...
Penser à Lovecraft amène immédiatement plusieurs thèmes et lieux : l'horreur, le fantastique, la Nouvelle-Angleterre, le début du XXème siècle, la science et les Anciens ; tous ces éléments sont réunis dans cette nouvelle. Lovecraft tient son récit de maîtresse façon et insinue une atmosphère ténébreuse, emprunte de mystères et au style exquis qui ravira et emportera le lecteur.
En fait, L'horreur de Dunwich est plutôt simple à lire (en comparaison avec L'affaire Charles Dexter Ward, par exemple), dynamique et vivant, ce qui fait que ce texte est une excellente introduction au monde de Lovecraft. Toutefois, bien que la traduction soit plutôt moderne, l'oeuvre est classique et cela se ressent. De plus, l'auteur ne s'embarrasse pas de détail et va droit au but, j'aurais apprécié que l'auteur prenne plus son temps. Il faut, néanmoins, garder à l'esprit que cette nouvelle, à l'instar des autres textes de Lovecraft, a été initialement publiée dans un magazine. Un autre point noir vient de la retranscription du langage châtié de certains protagonistes qui, au lieu de rehausser l'ambiance, la plombe car plusieurs passages demandent trop de concentration pour être lus.
Au final, succulent et bienvenue à Dunwich.