Jack Blackburn est mort, noyé alors qu'il traversait un lac gelé sur sa motoneige. Sa disparition a secoué toute la ville de Starvation Lake, dont il était le coach du club de hockey. Plus qu'un entraîneur, il a redonné espoir à toute une génération de jeunes sportifs et à leurs parents. Par son dynamisme, il a même réussi à donner un élan économique à la communauté. Dix ans plus tard, des restes de sa motoneige sont rejetés sur le rivage. Mais toujours pas de corps. Alors les langues se délient, les rumeurs les plus folles circulent. Gus Carpenter, journaliste actuellement mais joueur dans cette ancienne équipe de prestige, veut comprendre. Retourner le passé et ses ombres est-il un bien pour cette communauté ?
Un mort à Starvation Lake contient tout ce qu'il faut pour donner une trame intéressante à ce roman. Une mort non résolue, les secrets du passé trop bien enfouis, d'anciens amours, un ami de longue date à soutenir, un journaliste renié par son rédacteur en chef, un espoir féminin pour ce métier de fouineur, un investisseur pas bien net. Jack Blackburn, un coach vénéré, disparait subitement, noyé dans un lac gelé. Dix ans plus tard, Gus Carpenter, journaliste qui s'est attaqué à plus fort que lui, se fait renvoyer de son journal et est sous la menace d'une poursuite judiciaire s'il ne livre pas sa source. Il se retrouve alors chez lui, dans sa ville natale, à écrire des articles pour le petit quotidien local. Secondée par une jeune femme pleine de ressources, il ne se doute pas que l'apparition des restes de la motoneige du coach va réveiller bien de mauvais souvenirs et de rancurs. Une intrigue supplémentaire vient de son vieil ami, successeur à la marina de son père, qui part en vrille alors qu'un promoteur convoite son bien immobilier. Beaucoup d'événements qui permettent de maintenir un suspens constant.
Mais alors pourquoi ai-je l'impression de mettre ennuyée en lisant ces cinq cent pages ? Les énigmes sont intéressantes, la démarche bien structurées mais il manque d'actions. Le lecteur assiste à la narration monotone d'un enquêteur, utilisant ses relations pour trouver les réponses à ses nombreuses interrogations. Il n'y a que très rarement des prises de risque pour lui. Le héros, malgré lui, semble effectivement fuir le danger pour mieux se réfugier dans la sécurité. Est-ce peut-être normal quand on est pris en défaut par une grande firme automobile ? Certes, mais ça lasse. Même si la fin est éloignée des suppositions développées tout au long du roman, le dénouement se déroule de façon pathétique. L'une des victimes se confesse et révèle ainsi les nombreuses zones d'ombre dans le passé de Gus Carpenter. L'auteur a donc préféré se rassurer en utilisant le procédé d'une fin classique.
Peut-être, enfin, que les fans de hockey seront-elles davantage intéressées puisque Bryan Gruley développe, dans son récit, des stratégies et des scènes de match de ce sport canadien ? Toujours est-il que j'ai été déçue par un roman qui semblait prometteur. Un roman dont émanait l'énergie d'un journaliste, convaincu d'aider ses proches en révélant la vérité sur la disparition d'un homme de valeur, un homme entraîneur d'une équipe de hockey.