Les Chroniques de l'Imaginaire

Sans âme (Le protectorat de l'Ombrelle - 1) - Carriger, Gail

Mademoiselle Alexia Tarabotti est une vieille fille dans la bonne société londonienne du XIXème siècle, elle a vingt-cinq ans bien tassés. De plus, son père était Italien et elle a le teint légèrement halé. Schocking ! Pareillement équipée, elle n'a aucune chance de trouver un parti potable. Dès lors, Alexia se tient à l'écart des frivolités des bals et des réceptions. Un soir où elle attendait quelques rafraîchissements promis par la duchesse de Snodgrove, un vampire extrêmement mal-élevé ne les a pas attendu et a sauté au cou d'Alexia.

Une décision fâcheuse s'il en est. En effet, à l'époque moderne de la reine Victoria, les surnaturels vivent parmi les humains. Il n'est, ainsi, pas rare de croiser des loups-garous, des fantômes et des vampires. A côté des surnaturels existent les paranaturels, des humains tout à fait normaux à un détail près, ils n'ont pas d'âme et annulent les pouvoirs des surnaturels, ce qui en fait de terribles adversaires. Après son nez légèrement trop long, un autre défaut de Mademoiselle Tarabotti est de ne pas avoir d'âme.

L'inopportun vampire recevra, au final, un solide coup d'ombrelle sur le crâne et un pieu dans le coeur.

Les affaires surnaturelles sont gérées par un bureau spécial au service de la reine, le BUR. Son directeur, un loup-garou, le comte Woolsey est chargé de mettre au clair cette affaire après l'avoir étouffée. La culpabilité de mademoiselle Tarabotti est certaine mais qu'est-ce qui pourrait pousser un vampire à se comporter aussi mal en société ? Il ne semble pas appartenir aux familles officielles de vampires et n'est pas recensé comme indépendant.

Qui plus est, lord Maccon Woolsey et Alexia sont de vieilles connaissances aux relations plutôt épicées et tendues, l'enquête risque de faire tache dans la bonne société londonienne...

Sans âme est le premier roman de Carriger et, pour un début, c'est un excellent démarrage. L'auteure a construit un récit brillant, pétillant, frivole. Le genre de roman qu'on ne délaisse qu'à contrecoeur et qui met son lecteur de bonne humeur dès les premiers mots lus. Alexia, lord Maccon et les autres protagonistes sont attachants, amusants et excessivement vivants dans l'univers développé par Carriger. Elle joue avec les codes de l'époque victorienne pour amener des situations et des dialogues piquants parsemés d'humour et d'esprit.

Cet ouvrage atypique dans la vague bit-lit est un rafraîchissement par son style volontairement vieilli et désuet, son charme, son atmosphère, ses personnages et son scénario qui est, au final, bien amené, bien charpenté et tout à fait captivant.

En conclusion, un véritable coup de coeur !