Quand Elise arrive comme bonne au château de Kervadec, elle trouve le bâtiment sinistre, la comtesse sévère, et les autres employés à la limite de l'hostilité. Mais quand le palefrenier, René Kémeneur, tente de la violer, le maître de maison, Lucien de Kervadec, le renvoie sur le champ, non sans l'avoir cravaché. Et le jour où Jocelyne de Kervadec, l'épouse de Lucien, fait une sorte de crise, Elise n'hésite pas à utiliser son don pour la soulager. A la suite de quoi, les deux époux n'ont de cesse de vouloir garder la jeune femme auprès d'eux, alors même qu'elle souhaite partir. Il est vrai qu'elle plaît à Lucien, qui ne lui est pas indifférent, et que Jocelyne, outre sa maladie, est stérile.
Ce roman intense et vif, où l'on n'a pas le temps de s'ennuyer, est plus original que la lecture du synopsis ne pourrait le donner à penser. Le personnage de Jocelyne, notamment, lui donne une dimension particulière, avec ses différentes facettes et ses ambiguïtés, si celui de Lucien est plus convenu.
Comme toujours dans cette collection, le lecteur intéressé aura aussi une vision d'une province, en l'occurrence la Bretagne profonde, qui semble, à la veille de la Grande Guerre, n'avoir pas changé depuis le Moyen-Âge, que ce soit sur le plan des mentalités ou sur celui des outils du travail agricole. Cela fait mesurer au lecteur, par contraste, les changements démesurés intervenus depuis.
En tout cas, à quelque degré qu'on le lise, ce roman plaisant fait passer un agréable moment de lecture.
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