Un corps est retrouvé dans une décharge, celui d'une jeune femme blonde qui semble avoir été très belle, avant le coup de feu qui lui a détruit le visage. Outre sa beauté, son seul signe particulier est un papillon, un sphinx, tatoué sur l'omoplate. Montalbano, chargé de l'enquête, demande à son ami journaliste de Retelibera de diffuser l'image du tatouage en guise d'appel à témoins.
Mais ce n'est pas la seule affaire qu'il ait en cours, puisque le vice-questeur le harcèle pour qu'il s'occupe de l'enlèvement de Arturo Picarella, dont il est convaincu, comme ses adjoints, que c'est une affaire inventée totalement.
Sans parler de ses difficultés avec Livia...
Très typique du style de Camilleri (et je ne saluerai jamais assez le travail remarquable du traducteur !), ce roman est particulièrement réussi. En effet, l'enquête en elle-même est solide et intéressante, et tient en haleine le lecteur, cependant que l'intrigue annexe autour de Picarella permet quelques scènes grand-guignolesquement drôles, dignes de la Commedia dell'Arte, bienvenues dans une ambiance qui serait sinon assez sombre. Les personnages sont intéressants et variés (les vieilles dames sont très drôles, comme le vieux petit M. Graceffa, et Catarella est ici à son meilleur... ou à son pire !) et, comme d'habitude, on ne peut s'empêcher de plaindre ce pauvre flic coincé entre l'Eglise et la mafia. Un excellent cru, donc, qui ravira les fans, et qui permettra à de nouveaux lecteurs d'en devenir.