Les Chroniques de l'Imaginaire

Le marchand de Venise - Shakespeare, William

Pour aider son cher ami Bassanio à conquérir la femme dont il est tombé amoureux, le marchand vénitien Antonio, à court de liquidités puisqu'il attend l'arrivée de plusieurs de ses bateaux, emprunte trois mille ducats au juif Shylock, contre une livre de sa propre chair, à lui remettre sous trois mois s'il ne peut le rembourser. Le terme échu, et malgré les pressions, Shylock ira jusqu'au tribunal pour exiger son dû, conformément à la loi.

Cette pièce, comme bien d'autres de Shakespeare, reste très intéressante. D'abord, témoin de l'antisémitisme de l'Angleterre du temps de l'auteur, les différentes interprétations qui ont pu être faites du personnage central de Shylock, le plus important de la pièce, bien plus que le falot Antonio, ont littéralement mis en scène l'idée que la société du moment se faisait des juifs, ces différences d'interprétation étant bien sûr favorisées par un texte suffisamment riche et équivoque pour les permettre. Ensuite, les différents couples d'amoureux, en intrigue secondaire, apportent un allègement bienvenu de la tension, et on trouve en Portia l'une de ces femmes fortes dont Shakespeare créera d'autres exemples.

J'ajouterai que cette édition est remarquablement complète dans son appareil critique, et que l'on consultera avec profit, outre les notes indispensables à la bonne compréhension du texte, et la préface qui l'introduit, les repères biographiques et l'histoire des mises en scène au fil du temps.