Les Chroniques de l'Imaginaire

La vie et rien d'autre - Ballard, J.G.

Né en 1930 à Shanghaï de parents britanniques, Ballard y passera toute son enfance et son adolescence, celle-ci étant marquée de surcroît par un séjour de deux ans dans un camp de prisonniers japonais. A son arrivée en Angleterre en 1946, à seize ans donc, il s'y trouve totalement étranger. Une fois terminées ses études secondaires, il commence un cursus de médecine, qu'il interrompra au bout de deux ans, ayant déjà en tête de devenir écrivain. Son épouse encourage sa vocation, et lui donne trois enfants avant de le laisser prématurément veuf à trente trois ans. Le succès viendra au fil du temps couronner son oeuvre littéraire, dont seront tirés plusieurs films. Il meurt en 2009 d'un cancer généralisé.

On retrouve dans ce texte les qualités de l'écriture de Ballard, alerte et vive, avec quelque chose de pointu, de presque photographique dans la description des personnes et des ambiances. J'aurais tendance à penser que c'est l'oeil de l'étranger que, d'une certaine façon, Ballard aura été toute sa vie : pour qui n'est pas "d'ici", rien ne va de soi, et tout est à examiner de près, sans rien prendre pour acquis ou "normal". Par ailleurs, il est touchant d'imaginer en heureux époux et père attentif ce descripteur précis d'une humanité à la dérive dans un monde en voie de destructuration

Ses vues sur la science-fiction, pour n'être pas tendres avec le genre, surtout dans sa version américaine, sont intéressantes à lire, que l'on soit ou non d'accord avec son opinion que le genre a perdu depuis longemps toute possibilité d'originalité.

Cette autobiographie qui se lit comme un roman, indispensable pour les fans de l'auteur, pourra donner envie de le lire à ceux qui ne le connaîtraient pas encore.