Trois nouvelles fantastiques sont proposées.
La première, La main droite du sire de Giac, raconte les déboires de Monseigneur Artus, comte de Richemont, connétable de France qui a levé à ses frais vingt mille hommes de troupe pour un siège. Ses efforts sont anéantis car l'armée, durant la nuit, s'est débandée, faute dargent, mettant le feu à ses logis et laissant le connétable seul face aux Anglais. Les cent mille écus promis par le roi de France, Charles VII, ne sont jamais arrivés, détournés par le chevalier de Giac qui les a utilisés pour son propre compte. Le moine qui vient confesser sire de Giac après son arrestation constate que cet homme, sans foi ni loi, s'est vendu au diable par dépit amoureux.
La seconde nouvelle, Histoire dun mort racontée par lui-même, conte la mésaventure d'un médecin, survenue à la suite de sa rencontre avec une belle voisine dont il tombe éperdument amoureux, au point d'en mourir.
Un bal masqué met en scène Monsieur Anthony R. qui se rend au bal des Variétés où il rencontre une jeune femme qui le supplie de l'y faire rentrer. Cette dernière l'entraîne dans la salle à la recherche de son époux adultère, tant la jalousie infernale qui l'assaille la pousse aux pires folies. Durant dix mois, Anthony va tenter de retrouver la belle inconnue.
On connaît Alexandre Dumas père pour ses romans historiques, ses pièces de théâtre, mais voici qu'avec ces trois nouvelles, on découvre un Dumas dans un genre inhabituel : le fantastique.
Cet auteur a toujours écrit des nouvelles. Il mérite donc d'être mieux connu pour ce genre littéraire, car les éditions ne sont guères abondantes. Deux recueils sont publiés en 1826, Nouvelles contemporaines, chez Sanson et Souvenirs d'Antony, en 1835 chez Dumont dans lequel on retrouve Un bal masqué présenté dans cette édition.
Certains contemporains avancent que c'est grâce à ses nouvelles fantastiques que Dumas a remis ce genre au goût du jour. Des récits qui n'ont, à mon avis, rien à envier à un Edgar Allan Poe ou d'autres auteurs spécialisés.
Voilà donc une partie de son uvre qui permettra, à ceux qui ne le connaissent pas, d'aborder une littérature moins volumineuse que ces romans historiques qui ont fait sa renommée.