Les Chroniques de l'Imaginaire

Frey (Frey - 1) - Wooding, Chris

Dans la vie de Darian Frey, ce qui est important, c'est la Ketty Jay, le vaisseau qui lui permet d'être libre et seul s'il le souhaite. Et il est hors de question qu'il donne à qui que ce soit le code d'allumage, la vie de quelqu'un qui lui a rendu service fût-elle en jeu. Bien sûr, les gens peuvent mal le prendre, mais qu'ils aillent au diable !
Frey décide tout seul d'accepter l'affaire que lui propose Quail : son instinct lui souffle que la mariée est trop belle, mais il ne peut tout simplement pas dédaigner cinquante mille ducats.
Et le merdier va s'avérer encore pire que prévu : pas plus de ducats que de beurre en broche, un vaisseau, L'as de crânes, le bien-nommé, qui explose alors qu'il n'aurait jamais dû, avec des passagers à bord, et parmi eux le fils de l'archiduc. Bien sûr, à la suite de ça, tout le monde recherche Darian Frey : avoir les Chevaliers Stellaires aux fesses ne serait rien, mais Trinica Dracken et son Accès de délire, ça craint vraiment. Et à un moment, pour Frey, c'est marre.

Pour qui veut une histoire de pirates sans prise de tête, avec personnages déjantés, ville-repaire dissimulée, jolies femmes appréciant le sexe, et camaraderie virile autour d'une bouteille de rhum (et yo-ho-ho...), ça le fait parfaitement.
Pour qui a envie de vaisseaux spatiaux, de combats en plein ciel, de morts-vivants, de démons et d'anciens combattants bien abîmés, y'a de quoi aussi.
Pour qui apprécie, entre deux scènes d'action, de se pencher sur la psychologie des personnages, c'est même possible. En effet, l'évolution du personnage de Frey est bien dosée et intéressante. Certes, c'est une telle fripouille détestable au départ qu'il ne peut que s'améliorer, mais c'est fait assez graduellement pour retenir l'attention du lecteur. Et comme l'auteur est habile, n'en étant pas à son coup d'essai, il choisit avec soin le moment où il nous révèle le passé de ses autres personnages.

Après sa trilogie atypique des Tisserands de Saramyr, et son diptyque pour la jeunesse, Wooding nous revient par là où on ne l'attendait pas spécialement, et marque l'essai sans donner l'impression de se fatiguer. Cette apparente facilité est d'ailleurs l'une des marques de fabrique de l'auteur, comme son imagination dans la création de personnages hors du commun. Je pense en l'occurrence à Bess.
En somme, et pour résumer, c'est là une excellente lecture de distraction. Et plus si affinités.