Les Chroniques de l'Imaginaire

Les furies et les peines - Quevedo, Francisco (de)

Il est malheureux que le grand poète espagnol soit si peu connu hors de son pays, car il a laissé une oeuvre impressionnante, tant en qualité qu'en quantité. Orfèvre de la langue, qu'il peut manier aussi habilement, pour ne pas dire obscurément, qu'un Gongora, avec des raccourcis fulgurants ("Hier fut songe, demain sera terre") destinés surtout à traduire la brièveté, sinon la futilité, de la vie face à la mort inéluctable.

Ce choix de poèmes, établi, préfacé, traduit et commenté, par Jacques Ancet, est représentatif de l'oeuvre, mais ne constitue pas en soi une oeuvre complète en langue originale (la date de première publication que j'ai indiquée est surtout destinée à marquer le siècle où a vécu son auteur). J'aurais personnellement préféré qu'il s'y trouvât un moins grand nombre de poèmes amoureux, mais je ne doute pas que d'autres, à l'inverse, les apprécieront particulièrement.

L'appareil critique est fort bien fait. Les repères biographiques laissent rêveur, en rappelant que Quevedo a été contemporain de Cervantes, Shakespeare, Gongora, Lope de Vega, Malherbe, Agrippa d'Aubigné... pour ne parler que de littérature !