Dans un futur proche du Japon, à l'ère Seika, une loi a été votée, interdisant certains livres jugés de pouvoir porter atteinte aux valeurs de la patrie, ou plus simplement pouvant pervertir les plus jeunes. Cette Loi d'Amélioration des médias cache cependant une vérité plus simple : le renforcement de la censure. Iku Kasahara a décidé d'orienter son avenir en s'engageant dans le corps armé des bibliothécaires, seul organisme habilité à pouvoir défendre les livres et à conserver les documents censurés. Sauf que son instructeur, le lieutenant Atsushi Dojo, est un homme exigeant, et qu'elle a bien du mal à rentrer dans ses bonnes grâces... Il faut dire que sa notion du métier est tronquée, tant elle repense souvent à l'homme qui l'a impressionnée dans une librairie de son quartier, et qui est à l'origine de sa vocation.
Dans ce troisième opus, Iku va devoir sécuriser un colloque organisé par le comité de réflexion pour le développement de l'enfant. Sauf que derrière ce titre pompeux se cache des personnes mal avisées et désireuses de baisser l'influence des bibliothèques pour mieux faire appliquer la censure. D'ailleurs deux enfants, qui ont compris le manège, ont décidé de saboter le colloque. Malheureusement pour eux, ils se font attraper par Iku et Dojo, surpris de voir à qui ils ont affaire. Devant la situation, Dojo leur explique que leur façon de montrer leur mécontentement n'était pas la bonne... et les incite à monter un exposé pour démontrer leurs idées, avec l'aide d'Iku.
Une loi idiote pour soit-disant aider le sentiment d'appartenance à la nation, ça m'a bien évidemment rappelé un seinen récent édité chez Kazé Manga et qui a fait beaucoup parler de lui, y compris dans des émissions radiophoniques culturelles : Ikigami, de Motorô Mase. Ici, ce n'est pas une loi mortelle dont il s'agit (nous sommes tout de même dans un shojo), mais plutôt de la liberté d'accès aux écrits et autres médias en tous genres. Comble de l'ironie, une loi du même acabit est en cours d'élaboration dans la ville de Tokyo, pour éviter que les livres les plus osés se retrouvent à disposition des mineurs, ce qui provoque un tollé général.
Directement inspiré du roman Library Wars, de Hiro Arikawa, ce manga ajoute une touche plus féminine, avec une sorte de romance en toile de fond. Pourtant, et c'est là la raison de mon coup de coeur, c'est bel et bien de la liberté de se cultiver, et de ce qu'il faut faire pour défendre ce droit, qui reste au devant de la scène. Iku, jeune fille forte et de grande taille, va assumer des missions assez diversifiées, et souvent dangereuses. Ce volume n'y fait d'ailleurs pas exception.
Pour conclure, je dirais que ma lecture s'est montrée fort intéressante, pour un sujet qui, je l'avoue, me faisait un peu peur. Rassuré, j'attends de lire la suite, histoire de voir si ces éléments de bon aloi seront poursuivis, ou que l'on tombera dans un shojo plus traditionnel... ce que je ne souhaite évidemment pas.