Attiré par le charme de Salammbô, Lone Sloane s'incarne en un mercenaire nommé Mathô. C'est lors d'une fête donnée en l'honneur des mercenaires qu'il la rencontre pour la première fois. Mais Narr'Havas, un autre chef de clan, lui aussi en tombe amoureux, et les deux hommes montrent bien leur hostilité l'un envers l'autre. Pourtant, au sein des mercenaires, la colère gronde, car cette fête n'a d'autre but que d'essayer de calmer l'impatience des guerriers qui ont combattu pour la cité de Carthage, et qui n'ont toujours pas été payé pour cela. La situation en ville devient tendue, jusqu'à ce que les dirigeants de la cité proposent à leurs sauveurs barbare de quitter la ville pour s'installer dans la région de Sicca, une ville sacrée, et ce en attendant que Cartage lève les impôts nécessaire au paiement de la solde des guerriers.
Aucun élève de lycée n'ignore qui est Gustave Flaubert, parrain littéraire de Guy de Maupassant, et auteur de nombreux romans devenus des classiques comme Madame Bovary ou encore l'Éducation sentimentale. Mais déjà à son époque, en 1862, la parution de Salammbô avait beaucoup fait parler les lecteurs du XIX
Les dessins ultra colorés de Druillet, avec le texte de Flaubert, enfin en grande partie, il fallait oser. Néanmoins après avoir été publié dans les pages de Metal Hurlant, puis de Pilote (Mâtin, quel journal !), cela n'est guère étonnant en soi. En tant que lecteur du XXI
Sur le fond à présent, Druillet lance son personnage fétiche, Lone Sloane, dans une quête pour conquérir le coeur de Salammbô, prêtresse vierge. Il quitte alors seul son vaisseau pour incarner un mercenaire, Mathô, arrivant dans une Cartage qui n'est pas vraiment celle de Flaubert, celle du IIIe siècle avant J-C. Pour le reste, si le texte est un savant mélange de Flaubert et de Druillet, les lettrages de Dom, superbes, ne suffisent pourtant pas à détacher les yeux de ce qui est l'atout majeur de cette oeuvre : ses dessins. Notons que, très souvent, l'auteur change de technique, use et abuse des planches en double page, utilise parfois des bases en photographie... Bref un véritable catalogue de ce qu'il est possible de faire en terme de BD... et loin de ce qu'on a l'habitude de lire.
Pour conclure, je ne pense vraiment pas qu'il faille lire ce livre pour découvrir le roman de Flaubert, tout simplement parce que lire tout d'affilée est très compliqué, tant l'oeil est attiré partout, et que de ce fait, le texte en est confus, avec pour conséquence une mauvaise compréhension. Par contre, tout amateur de SF et de peinture sera fortement intéressé par cette réédition, qui dispose en outre d'une nouvelle maquette des planches. Notez que quelques bonus sont aussi présents en fin de volume, avec des produits dérivés de cette adaptation BD, comme la couverture d'un jeu vidéo.
En outre, vous trouverez un hors-série disponible, avec les travaux de Druillet sur le personnage de Salammbô en lui-même. Pas forcément indispensable, mais le collectionneur y trouvera sans doute de l'intérêt. Je vous en parle d'ailleurs dans la prochaine chronique.