Le père Daniel Kilgore n'est pas un modèle de vertu. Toutes les semaines, il se rend chez la même prostituée. Une façon d'oublier sa vie merdique. Parce que Daniel n'a pas toujours voulu être prêtre. Il était même amoureux d'Amanda. Qui lui a préféré son frère, Kurt. C'est d'ailleurs ce dernier qu'il doit retrouver à l'église, pour la confession régulière. Parce que Kurt est un agent gouvernemental qui ne peut parler de sa vie à personne. Du coup, il se défausse sur ce frère qui le hait. Mais pour sa propre santé mentale, c'est obligatoire. Cette fois, il n'a pas tué trop de monde. Il devait récupérer un chercheur, le docteurShillinger, ainsi que ses carnets de travaux. Seulement, quand Kurt se rend compte que le brave docteur est passé au stade supérieur de ses expérimentations sur des humains, et notamment sur des enfants, il l'abat. Et il ne récupère pas les carnets. Du coup, ses supérieurs sont persuadés qu'il l'a fait exprès et qu'il travaillait pour l'autre camp. Kurt va être interrogé par un agent free lance, Frank, et mourir.
Le jour de son enterrement, Daniel se rend compte que son frère lui parle. Bien sûr, cela est dû au choc de l'avoir perdu. Mais Kurt est volubile et arrive à convaincre Daniel de se rendre chez Amanda pour veiller sur elle. Bonne intuition, puisque deux hommes en costume sombre et armés vont débarquer chez elle durant la nuit. Alors qu'une balle se dirige vers Daniel, Kurt plonge vers lui pour le protéger un geste stupide de la part d'un fantôme qui ne comprend pas encore complètement que c'est le genre de chose qu'on ne peut plus faire une fois mort. Seulement, lorsqu'il touche son frère, Kurt déclenche une réaction en chaine imprévisible : son essence semble sortir de la bouche, des yeux et des oreilles de Daniel pour le protéger. La balle est ainsi arrêtée par des tourbillons qui vont finir par recouvrir le corps de Daniel, formant ainsi un costume noir et blanc aux étranges propriétés.
Les deux frères vont devoir maintenant apprendre à travailler ensemble pour essayer de comprendre tout ce qu'il se passe et surtout veiller sur Amanda. Mais les choses ne vont pas se faire sans mal entre eux. Et Daniel va devoir découvrir un monde qui lui est complètement étranger s'il veut pouvoir survivre ne serait-ce que quelques jours.
Fin 2009 déboulait en France dans les pages de Les chroniques de Spawn un nouveau héros masqué et torturé, Haunt. Co-créé par Todd McFarlane et Robert Kirkman, ce nouveau personnage, dont les postures font penser à Spider-Man alors que son allure a tout d'un Spawn, arrive aujourd'hui dans une version reliée, pour ceux qui l'auraient raté ou qui n'aimeraient tout simplement pas assez Spawn pour lire le bimestriel qui lui est consacré. Et autant le dire tout de suite, ça déchire sévère. D'un autre côté, quand on a au scénario Robert Kirkman, monsieur Walking Dead, LA BD indispensable à ce jour, Greg Capullo (qui a longtemps officié sur Spawn) et Ryan Ottley (qui collabore avec Kirkman sur Invincible) au dessin et Todd McFarlane à l'encrage, cela ne peut que donner un résultat à la hauteur. Non ?
Quand j'ai découvert la série dans Les chroniques de Spawn, j'ai eu tendance à penser que le rythme était un peu long à venir. Mais je pense que c'est aussi parce que je voulais en avoir plus, tout de suite. L'avantage de cette version cartonnée, c'est que vous aurez directement les six premiers épisodes dans les mains. Pas besoin d'attendre et de lire de manière fractionnée. Et je peux vous assurer que ça change tout. Depuis, je me suis fait à la lecture de Haunt par petits paquets, et je sais que j'aime beaucoup la série. Mais au début, ça n'était pas forcément gagné, même si mon cur balançait quand même pour me dire que si. Mais cette version est vraiment faite pour conquérir un nouveau lectorat. On a tout dedans : de l'action, de l'enquête, des complots, des pouvoirs, de la boucherie un peu aussi. Bref, c'est un bon comics adulte qui nous arrive dans les mains.
Souhaitons-lui plein de succès pour avoir encore plein de nouveaux épisodes à découvrir. Et comme le dis Robert Kirkman, on se retrouver dans dix ans pour faire le point.
