Les Chroniques de l'Imaginaire

Luck Stealer (Luck Stealer - 1) - Kazu, Hajime

Un homme fuit dans un lieu public, se croyant à l'abri du tueur qui le suit : il n'osera pas agir au milieu de la foule. Et pourtant, quelques minutes après, l'homme meurt dans un accident : le plafond s'est effondré, et un pieu l'empale. Le lendemain, les média annoncent l'accident, et le fait que la seule victime du drame était en fait un assassin...

Une lycéenne, Mika, est particulièrement maladroite. Étant une fois encore tombée, elle se voit recueillir par une gamine, Karin, qui l'emmène chez elle lui donner un pansement. Mais une fois dans ce domicile, Mika reconnait le père de Karin : il se trouvait au centre commercial la veille ! Et ce qui la frappe, c'est le regard qu'il avait, qu'il n'allait pas dans la même direction que le reste de la foule et le fait que même maintenant, il porte des gants, y compris à l'intérieur du bâtiment. Est-ce Yûsei Kurusu qui a provoqué l'accident ?

Dans les mangas, avoir un assassin qui tue ses victimes rien qu'en les touchant n'est pas inédit. Ce qui l'est ici, c'est que le tueur n'occit pas ses victimes directement, mais les vide de leur chance (d'où le titre Luck Stealer en anglais). La différence, c'est que cette fois nous suivons le parcours de l'assassin au lieu de faire une enquête pour le confondre. Kurusu se montre atypique, et assez vite l'auteur s'arrange pour le rendre attachant en un tour de main scénaristique : il vole la chance les autres pour sauver sa fille qui n'est pas capable de produire la sienne, mais qui par miracle peut absorber celle qu'on lui donne. Une sorte de vampirisme si je puis dire. En outre, Kurusu ne cible que des personnes de la pègres, qui sont des véritables ordures.

Et là... comment ne pas faire un parallèle avec Death Note ? Kira (enfin Light Yagami) tue ses victimes, tous de grands criminels... et c'est lui qui se fait poursuivre. En quoi le comportement de Kurusu, même justifiable, devrait-il être considéré comme normal ? À mon sens l'auteur, Hajime Kaju, n'est pas vraiment sur la bonne piste. Peut-être va-t-il faire évoluer son manga dans les prochains volumes, mais à part ce problème de sens, il y a aussi celui du rythme du manga. En effet, l'action est coupée par des longueurs, et pour le moment un peu trop de répétitions à mon goût. Seul le dernier chapitre, qui évoque les débuts de Kurusu dans le milieu, sauve le volume avec un côté plus noir, et un mystère à résoudre à travers un personnage intéressant.

Que dire de plus ? Je suis assez déçu par cette nouvelle parution, qui a encore à faire ses preuves. Mais bon, un seul tome, ce n'est pas assez pour juger de la qualité d'une série. À voir si mes craintes se justifient par la suite.