Silas n'arrive pas à se dépêtrer de son adversaire, que rien ne semble pouvoir vaincre. D'ailleurs, ses sortilèges de Sacrieur n'ont aucun effet, même celui le plus puissant. Désormais, pour sauver Naïma, Silas va devoir choisir, et transgresser les interdits, comme l'a fait son père avant lui : utiliser la magie interdite, la magie du sang. Cette technique lui permet d'augmenter considérablement sa puissance, dans une sphère d'influence donnée dont l'adversaire ne peut s'enfuir. L'inconvénient, c'est que cette technique requière une très grande quantité de wakfu, et qu'à ce rythme, s'il n'arrive pas à le vaincre finalement, il aura fait tout cela pour rien...
Quand on regarde le dessin animé Wakfu, diffusé sur France 3, on a plutôt l'habitude de voir des personnages sympathiques qui ne sont pas sans nous rappeler, à nous les adultes des années 80, le superbe (mais qui a mal vieilli) dessin animé Donjons & Dragons. On y voyait des personnages qui avaient des pouvoirs diversifiés, et qui devaient s'entraider pour atteindre leur objectif. Or, cette série basée sur l'univers de Wakfu, Les larmes de Sang, n'ont rien à voir avec bisounours-land. Les combats sont rudes, le prix de la magie interdite l'est tout autant. D'ailleurs, Silas va l'apprendre à ses dépends, et Naïma ne peut que le remercier, sans rien faire pour l'aider.
Mais si ce deuxième volume s'appelle Naïma, ce n'est pas non plus pour rien. Car au delà des actes de Silas, c'est bel et bien de ce qui va arriver à la jeune fille qui va être au coeur des planches de Grégory Charlet. Naïma va être rattrapée par son passé, et elle aussi devra faire un choix cornélien.
Par contre, si j'ai apprécié le scénario sans concession, j'ai eu beaucoup plus de mal à apprécier les graphismes de l'auteur. Ce côté par trop ligne droite n'est pas fait pour moi, et qu'on ne vienne pas me dire que c'est pour donner un style manga. Non, c'est à mon sens un style qui se rapproche plus des dessins animés européens ou américains actuels. Cette exagération des traits m'enlèvent l'impression de souplesse, et donc me donnent l'effet de ralentir l'impression de mouvement. Peut-être est-ce aussi une charte graphique à respecter pour toutes les parutions Dofus / Wakfu, pour être cohérent. Passons...
Pour conclure, je dirais que je trouve intéressant de montrer que le monde de Wakfu ne se résume pas à ce que l'on peut regarder de prime abord, et qu'il y a, comme partout, des zones d'ombres... tout comme à l'Âge des Dofus d'ailleurs. Je suis certain qu'à la 6e convention d'Ankama, ce week-end à Lille, ce volume sera particulièrement prisé par les participants au jeu vidéo Wakfu. Tant mieux. Un univers riche, c'est un univers qui fait grandir ses amateurs.