Après la bataille de la forteresse de Dame Kassarie, la vie a repris un cours normal pour nos héros, même si le spectre de la guerre contre les Plenimariens gronde. Alec continue sa formation auprès de Seregil. Aujourd'hui, les deux compagnons sont sur une mission du Chat de Rhimini, l'une des nombreuses identités de l'aurënfay. Si celle-ci est un succès, Alec risque d'entendre encore longtemps son mentor et ami se moquer de sa réaction face aux assauts de la jeune fille qui la pris pour son amant. De retour à l'auberge du Coquelet, ils viennent de se coucher quand Seregil se retrouve chez Nisander : le magicien vient de le transmuter afin de l'entretenir d'une mission en rapport avec le disque qui a failli lui coûter la vie. Les forces du mal sont à l'uvre et il va falloir du courage à nos amis pour empêcher une sombre prophétie de se réaliser.
Le premier tome de Nightrunner m'avait laissé sur ma faim, avide de découvrir la suite des aventures d'Alec et Seregil, de trouver enfin les réponses à toutes les questions laissées en suspens. Ce second opus a largement apaisé cette faim.
Je commencerais néanmoins par aborder ce que je considère, à mes yeux, comme la faiblesse de ce volume. S'il démarre sur les chapeaux de roue, nous plongeant dans laction, le rythme se ralentit vite pour laisser place à de nombreuses pages consacrées aux sentiments entre Seregil et Alec... et franchement, j'ai fini par trouver le temps long. Certains lecteurs trouveront probablement leur compte dans ce développement sentimental mais jaurais aimé plus de concision. J'ai apprécié le coté inédit et surtout l'appel à la tolérance à travers l'amour que se portent ces hommes mais malgré cela, combien de fois ais-je eu envie de hurler à l'un comme à l'autre : "mais vas-y, dis-lui, quon en finisse". Surtout que jai eu l'impression que cet aspect primait sur la révélation de certains points obscurs, savamment entretenus dans le premier tome. Ceux-ci se sont trouvés dévoilés ici en trois secondes et sans ménagement.
Heureusement, cela ne concerne que la première partie du roman. Très vite, l'intrigue reprend le pas sur la romance et les chapitres se dévorent à un rythme de plus en plus effréné. L'action, les évènements et les rebondissements qui se précipitent jusqu'à l'apothéose finale. L'auteur ne nous ménage pas et nous entraine au cur de lhorreur. On peut toujours trouver le thème classique : un apprenti et son maitre face à une sombre prophétie mais il est traité avec brio, sous une plume maitrisée et agréable. Impossible de reposer le livre avant de connaitre la fin. Une vraie réussite et je retrouverais avec plaisir l'univers de Nightrunner dans les tomes suivants, même si ce volume clôt une histoire et n'appelle donc pas forcément à une suite.