Les Chroniques de l'Imaginaire

Le destin du colporteur (Roger le colporteur - 19) - Sedley, Kate

Kate Sedley nous a habitués à des romans qu'on a du mal à poser avant d'avoir atteint la dernière page, tant les aventures du colporteur sont passionnantes. Le destin du colporteur ne déroge pas à la règle.

Après une année fatigante, Roger Chapman se décide à retourner auprès de sa femme et de leurs trois enfants, à Bristol. A peine a-t-il mis un pied dans la ville qu'il apprend la mort du roi Edouard IV. Une deuxième mauvaise surprise l'attend puisqu'en rentrant chez lui, il ne trouve ni femme ni enfants. Il apprend que celle-ci est partie depuis quelques temps chez des parents à Londres. Le colporteur s'y précipite donc pour aller chercher sa famille, mais sa présence sera retenue. En effet, les Godslove sont persuadés que quelqu'un leur veut du mal, en raison d'évènements tragiques survenus à quatre frères et soeurs en l'espace de deux ans. Roger aura donc pour tâche de résoudre le mystère.

Suivre Roger dans son enquête est un réel plaisir. Tout d'abord le contexte moyenâgeux est extrêmement bien rendu : les rues, l'atmosphère, les vêtements, le langage aussi. A ce titre il n'est que justice de souligner la très bonne traduction de Corine Derblum, qui parvient à merveille à nous livrer un texte fluide agrémenté d'expressions d'époque. Quant au contexte historique, il n'entre ici qu'en second plan. Il s'agit d'une étape importante dans l'histoire britannique, et on le ressent dans l'atmosphère qui règne dans les rues, mais elle n'est pas exploitée plus que nécessaire. Par ailleurs, les personnages crées par Kate Sedley, et en premier lieu Roger, sont bien campés, le lecteur parvient vraiment à se figurer chaque protagoniste, ce qui est primordial dans une enquête policière. Enquête qui est d'ailleurs soigneusement travaillée, l'auteure distillant assez d'indices l'air de rien pour que le lecteur soit capable de trouver lui-même la solution, à la manière d'Agatha Christie. Il est cependant agréable de se laisser mener par le bout du nez, on n'en savoure que mieux le final.