Les Chroniques de l'Imaginaire

13 heures - Meyer, Deon

Une jeune femme, étrangère apparemment, est retrouvée égorgée. L'inspecteur Benny Griessel est chargé de "chapeauter" le jeune enquêteur qui doit résoudre ce qui semble une affaire complexe. Peu de temps après, ailleurs dans la ville, une femme qui promène son chien est accostée par une jeune fille effrayée qui lui dit de signaler à la police que des hommes veulent la tuer.
Quelque temps plus tard, ailleurs, l'anciennne chanteuse qui n'est plus qu'Alexa Barnard émerge de son habituelle torpeur éthylique pour trouver son mari mort dans le fauteuil à côté d'elle, avec par terre le pistolet qui a servi à le tuer. L'enquêteur chargé de l'affaire, Fransman Dekker, est convaincu qu'elle est coupable. Heureusement, Benny Griessel, qui lui sert de tuteur, à lui aussi, est plus nuancé, et capable d'identifier sans erreur le besoin vital d'une alcoolique.
Et au cours de cette longue et folle journée de treize heures, il va se dire plusieurs fois qu'il aurait bien besoin du secours de l'alcool pour débrouiller cet embrouillamini qui le fait courir d'une urgence à l'autre.

Ce roman haletant ne s'arrête jamais d'entraîner le lecteur d'un bout à l'autre de la ville du Cap, et j'avoue que j'aurais vraiment apprécié un plan pour visualiser un peu mieux le suivi des différentes enquêtes, les trajets de Rachel, etc. On y retrouve l'inspecteur Griessel, dans le cours de la "période de sevrage" de six mois que lui a imposée son épouse, et l'évolution du personnage, tant depuis Le pic du diable, qu'au cours de ce roman-ci, est intéressante et le rend attachant.
De surcroît, il est, comme les autres personnages, l'occasion pour l'auteur de suggérer les modifications qu'a subies la société sud-africaine, et la complexité d'une cohabitation qui ne va pas de soi entre blancs, noirs et métis, mais aussi entre ethnies différentes (xhosas et zoulous, en l'occurrence). L'intrigue secondaire du meurtre de Barnard apporte des informations culturelles, mais induit quelques longueurs.
Tel qu'il est, toutefois, ce roman ne se lâche plus une fois qu'on l'a commencé.