Les Chroniques de l'Imaginaire

Les disparus de Monte Angelo - Kanger, Thomas

Lasse à mourir de son activité routinière, Elina Wiik, un beau jour, tourne les talons devant la porte même de l'hôtel de police, et prend la route à l'aveuglette. Elle ne s'arrêtera que près de trois mille kilomètres plus loin, à Monte Angelo, dans le sud de l'Italie. Peu à peu, elle retrouve son équilibre intérieur.
Un jour, elle rencontre un homme, Alex, apparemment aussi solitaire qu'elle, et ils deviennent amants. Mais il est assassiné quelques semaines plus tard. D'abord considérée comme suspecte par l'inspecteur Morelli, chargé de l'enquête, elle est très vite mise hors de cause. Bouleversée par cette mort brutale, hantée par Alex, elle doit être hospitalisée à son retour en Suède, et se rend compte à cette occasion qu'elle est enceinte. Cela lui donne la force de reprendre sa vie, et son travail.
Mais après la naissance de Mina, elle sait qu'elle lui doit de découvrir la vérité sur la vie d'Alex, dont personne ne semble rien savoir, et sur sa mort, l'identité de son assassin étant restée un mystère.

C'est encore une belle histoire originale que nous a concoctée l'auteur de Le temps du loup. On retrouve ici le personnage d'Elina Wiik, toujours en conflit avec sa hiérarchie, toujours aussi bonne enquêtrice, et toujours aussi bouleversante pour les gens qui la côtoient.
Il est touchant d'y voir abordé, tout en finesse et en pudeur, le thème de la nécessité, pour un enfant élevé par une mère seule, de connaître son origine, qui passe par le nom et l'histoire de la vie de son père. On a plus l'habitude, dans le genre policier, de lire des romans qui mettent en scène les ravages que peut causer la méconnaissance de cette origine.

D'autre part, et sur un plan moins intimiste, ce roman très international revient sur la fin des guerres serbo-croates, rappelant des atrocités assez peu généralement connues ou remémorées, alors qu'elles ne datent que d'une vingtaine d'années.

En résumé il s'agit encore une fois d'une excellente histoire, et j'en aurais fait un coup de coeur sans hésiter, si les toutes dernières pages ne m'avaient semblé être la pirouette sybilline d'un auteur embarrassé pour finir. Tel qu'il est toutefois, ce roman m'a globalement beaucoup plu, et je ne manquerai pas de guetter le prochain écrit de l'auteur.