Giuseppe Bergman s'apprête à se lancer dans l'Aventure avec un grand A, un divertissement dont il est censé être le héros et qui a pour but d'offrir de l'évasion au grand public. Mais rien ne se passe comme il l'imaginait... Il est balancé d'un lieu à l'autre sans aucune cohérence et rencontre des personnes plus étranges et déjantées les unes que les autres. Finalement, il semble bien qu'il n'ait aucune prise sur son destin et sur ce qui était censé être sa grande aventure.
Ca vous rappelle quelque chose ? Moi aussi. Dès le début des années quatre-vingt, Milo Manara nous décrit de manière visionnaire ces programmes abrutissants de télé-réalité dont on est aujourd'hui envahis. Au-delà de ça, je n'ai pas vraiment saisi le propos de cette bd. Manara s'y éloigne de l'érotisme qui fait son fond de commerce, même si on trouve ça et là de belles créatures dénudées aux propos explicites. Ici, il est plutôt question de l'Aventure, ou de l'impossibilité des êtres humains à vivre quelque chose de fort et d'original, malgré leur envie. J'ignore s'il y avait autre chose à comprendre, mais si c'est le cas, je suis passée à côté.
Si ces sujets sont d'actualité, l'aspect esthétique de cette bd a, lui, incontestablement vieilli. Que ce soit au niveau du trait, des découpages ou des choix narratifs, on sent bien qu'on est dans les années quatre-vingt.
Cette réédition a probablement son intérêt pour les fans du travail de Manara. Pour les autres, il s'agit d'un ovni qu'on pourra apprécier, ou pas.
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