A New York, en mai 2009, cela fait déjà plusieurs meurtres sur lesquels l'inspecteur Will Piper doit se pencher. Ils n'ont rien en commun : ni le mobile, ni l'identité des victimes, ni le procédé d'exécution. Un seul même indice pourtant : une carte postale présente dans leur courrier avec une date : le jour de leur mort. Pour Piper, proche d'une retraite bien méritée, saura-t-il remettre en question ses plus élémentaires croyances pour retrouver l'origine des meurtres ?
L'auteur Glenn Cooper tient là un bon sujet de polar. Des meurtres inexpliqués et un questionnement sur la fameuse zone 51. C'est vrai : que sait-on de ces recherches ? Tourneraient-ils vraiment autour des OVNI et des extraterrestres ? Ou serait-il le lieu d'autres découvertes toutes aussi passionnantes et mystérieuses ? Mark Shackleton, un des acteurs du récit, est un informaticien employé par la défense nationale. Pour lui, impossible de garder le silence plus longtemps, il veut faire profiter, tout à chacun, de ce qu'il manipule tous les jours. Or l'utilise-t-il de la bonne manière ? Ne risque-t-il pas de semer la panique au sein des citoyens plutôt que d'en tirer des bénéfices ?
Le livre des morts contient un sujet palpitant. Or le lecteur n'en est pas forcément conscient dès le début. Le récit est entrecoupé de retours en arrière de plusieurs siècles, en l'an 1947 puis en 777 et en 795. Alors qu'à notre époque actuelle, on est en prise avec un tueur en série, l'auteur nous interrompt avec des faits historiques. On a bien envie de crier de ne pas polluer l'enquête par des événements importaints. On se rend bien compte, au fil du roman, que tout ceci a son importance, jusqu'à nous entrainer vers une fin des plus haletantes.
Attention, même si le sujet est passionnant, que le récit est travaillé avec des flash-back pour un suspense encore plus inattendu, la lecture en est cependant fade. Le lecteur se lasse d'un inspecteur qui ne pense plus qu'à une retraite paisible, d'une co-équipière qui doute des talents de son partenaire, pour ensuite en tomber amoureuse et d'un informaticien raté, qui aspire à la célébrité. C'est un classique, mis en relief par l'existence d'une bibliothèque hors-norme. Alors pourquoi n'avoir pas plus explicitement développée cette théorie de nos destinées écrites d'avance ?
De Le livre des morts, j'en retiens un sujet passionnant, une interprétation intrigante et une fin exaltante. Cependant, l'uvre, dans son intégralité, suscite bien des réactions contradictoires : soit on abandonne vite car on déteste, soit on s'accroche et on adore.