Maltraité et méprisé par le Capitaine et le docteur, cocufié par le Tambour-Major, Woyzeck poignarde Marie, sa compagne.
Il est facile et rapide de résumer la célèbre pièce de Büchner, basée sur un fait divers, et dont Alban Berg a tiré l'argument de son opéra Wozzeck. Facile mais peu utile.
On est surpris, en la lisant, de sa modernité : cette pièce, d'un jeune auteur de vingt deux ans, contemporain de Victor Hugo, écrit un théâtre qui semble avoir, sur le plan formel, au moins un siècle d'écart avec "le plus grand poète français", et qui annonce, curieusement, les pièces de Lorca, qui ne semble pourtant pas l'avoir connu. Pour ne rien dire de la modernité persistante (hélas ! serait-on tenté de dire) du sujet de la pièce, bien sûr ! Les metteurs en scène ne s'y sont pas trompés, qui se sont emparés de ce texte, qui peut être interprêté de multiples façons. On trouvera d'ailleurs en fin d'ouvrage une liste des mises en scène les plus emblématiques, ainsi qu'une notice biographique de l'auteur.