Les Chroniques de l'Imaginaire

Menace sur Paris (Tanâtos - 4) - Convard, Didier & Delitte, Jean-Yves

Tandis que la guerre fait déjà rage, le monde est encore plus ébranlé par un nouveau forfait que l'on prète à une torpille allemande : le Lusitania, un paquebot civil, a été coulé dans l'Atlantique, faisant des centaines de morts... Mais dans l'ombre, le navire transportait Appolyon-7, une arme redoutable faite sur la base de l'énergie nucléaire, tombée à présent entre les mains de Tanâtos.

Ce dernier a donc réussi là un véritable coup diabolique, le plaçant dans une position de force extrêmement agréable, d'autant qu'il a mis la main sur Mélanie, la fiancée de Louis Victor, détective brillant de son état et ennemi juré de la réincarnation du diable qu'est Tanâtos... Victor ignore d'ailleurs que sa moitié a survécu au naufrage, et il a maintenant de sérieuses tendances suicidaires, même si les plus hautes autorités de l'Etat français font de nouveau appel à lui, convaincues preuve à l'appui que c'est Tanâtos qui est en possession de cette arme terrifiante...

Tanâtos possède donc bien cette arme, mais il est dans l'incapacité de la faire fonctionner : embêtant, même si cela ne se sait pas forcément... Il manque le combustible très puissant qui permet de rendre à cette bombe tout son pouvoir destructeur : un combustible que Tanâtos va tenter d'obtenir par tous les moyens, évidemment... En attendant, une annonce terrible est faite : Tanâtos fait savoir qu'il est en possession de l'arme, et il la met en vente aux enchères pour deux clients, Paris et Berlin : deux capitales évidemment totalement opposées dans cette guerre qui fait rage. La ville gagnante sera sauve, l'autre connaîtra une catastrophe nucléaire, si rien n'arrête Tanâtos...

Bon gré mal gré, nous en sommes au quatrième tome de cette série qui fait la part belle à un personnage certes diabolique, mais également terriblement charismatique ! Bien sûr, les dessins magnifiques de Jean-Yves Delitte y sont pour beaucoup (et nous ne trouvons pas là que des bateaux, si chers au peintre officiel de la Marine !), mais il faut reconnaître que Didier Convard est parvenu à insuffler ce côté dérangé à un personnage qui a tout du super vilain des anciens comics américains...

Ainsi, Tanâtos aurait très bien pu être ridicule, si l'auteur n'avait pas su lui insuffler une telle présence, un tel charisme... Les situations s'enchaînent à un rythme implacable, et l'action a le temps de bien se mettre en place, avec un nombre de planches plus important que la moyenne classique. De quoi passer un agréable moment d'évasion et d'aventures, sur fond de complots diaboliques à l'échelle mondiale : on aurait tort de se priver, non ?