Malgré tout ce qu'a fait dame Hisa pour protéger son peuple en absence des hommes, partis à la guerre, la mort de Shiro ravive des tensions et Ogon, la mère d'une des deux filles enlevées, s'en prend violemment à l'épouse de son seigneur. Dame Hisa, fidèle à elle-même et à ses principes, pardonne cependant ces actes et paroles très rudes, reconnaissant un message qui a de l'importance. Elle demande alors conseil à sa belle-mère. Pourtant, les deux femmes enlevées par les pirates reviennent quelques jours plus tard, sauvées grâce à l'enseignement que dame Hisa leur a alloué. De façon incompréhensible, la fureur de Odon ne sapaise pas tandis que Yaé, sa fille, défend sa souveraine.
Dans ce deuxième opus, Hisa va devoir compenser une nouvelle fois quelques erreurs de son époux. Il faut dire que gérer un fief n'est pas si simple, et que souvent les finances manquent pour y faire tous les travaux et projets nécessaires à l'amélioration de la vie de chacun. Hisa devra aussi faire face à la croissance de ses enfants, et à leur éveil à l'âge adulte. Ses deux garçons vont se montrer bien différents de caractère d'ailleurs. Le cadet s'avère être un véritable obsédé, et nulle autorité n'arrive à restreindre ses désirs. Quant à l'ainé, il s'avère se montrer guère amateur des armes et de tout ce qu'un seigneur doit savoir. Son âme pacifiste l'amène vers la voie des arts, qu'il soit dans le domaine de la musique ou de l'estampe.
Ce deuxième opus d'Hiroshi Hirata est dans la droite lignée du premier, un gekiga démontrant un bushido plus humaniste que dans d'autres opus comme le très récent La loi du temps du même auteur, dont je vous parlerai prochainement. On peut se demander si le troisième et dernier volume de la série portera une conclusion habile à l'idéologie déjà présente ici. En tout cas, voir le bushido par l'oeil féminin, c'est une idée qui a bien des qualités, et qui amène un point de vue différent sur la féodalité japonaise. Histoire à suivre donc.
