Les Chroniques de l'Imaginaire

Element R (Element R - 1) - Mayen, Cédric & Bouveret, Thomas & Tribout, Arnaud

Ryuga est en prison... et se nomme lui-même un monstre. Pourquoi ? Il faut revenir trois ans plus tôt... Voici Ryuga invité par son ami Henrick pour détruire la porte qui sépare la cité de Léolia du monde extérieur... Or, les pouvoirs élémentaires de Ryuga lui assurent un contrôle puissant de l'air, bien suffisant pour percer le blindage de la porte ! Ce jour là, ce sont quatre élémentaires qui s'évadent de la cité, de l'influence du dénommé Zäzel. Peut-être se dirigeront-ils vers Paris, la ville lumière ? Trois années plus tard, à la prison, Ryuga a complètement perdu ses pouvoirs, contrôlés, et ne cherche même plus à s'enfuir.

Or Léolia est dans une grave crise qui risque de causer la mort de tous : chaque jour, un nouveau ventillateur s'arrête, à cause du déséquilibre entre les éléments. Il manque en effet trop de contrôleurs de l'air suite à l'évasion de masse. Lyllia, une élémentaire de feu, propose au conseil de Leolia de libérer Ryuga, et de le charger de rechercher dans le monde des humains les fugitifs. Mais Zäzel sera-t-il en accord avec cette proposition ? Aura-t-il vraiment le choix, s'il veut que la cité survive ?

Element R nous propose une bonne idée, et une superbe couverture. En outre, même éditée par Vent d'Ouest, il dispose de la meilleure édition connue chez Glénat Manga, soit une qualité équivalente à celle des volumes perfects de ces derniers, comme Dragon Ball ou encore la réédition de Dr Slump, d'Akira Toriyama. Pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher d'être déçu par ce premier opus de ce nouveau Global manga.

En effet, les graphismes ne se montrent pas, à mon goût, à la hauteur de l'enjeu d'une nouvelle collection. Le tout me semble fort simplifié juste pour "faire manga". Certains dessins sont bien trop simplifiés quand d'autres méritent des félicitations. Les pages 26-27 sont-elles comparables aux pages 34-35, par exemple ? Je ne le pense pas. Ensuite, au niveau purement scénario, si l'idée de base est fort intéressante, son exécution dans la deuxième partie de ce premier opus me semble pas assez travaillée, avec une narration trop simpliste, qui manque de détails ou d'implication du background dans l'histoire, et non dans une page bonus (je pense ici, par exemple, au fait que les élémentaires n'ont pas le droit de parler aux humains).

Bref, Element R est prometteur dans l'esprit, mais pas encore accrocheur sur le papier. Pourtant, j'insiste, il y a un bon potentiel, et de bons professionnels pour pousser les auteurs à se dépasser pour aller vers la qualité attendue d'un lecteur de manga contemporain, qui a le choix de ses lectures. J'espère donc que la suite d'une part ne tardera pas trop, parce que c'est aussi ça le manga, et d'autre part qu'elle prendra de l'ampleur autant scénaristiquement que graphiquement. Pour moi, ce résultat n'est pas suffisant en soi.