Ce recueil comporte les nouvelles suivantes :
Les deux solitaires : un couple de jeunes mariés s'installe pour six mois sur une île déserte pour permettre au mari d'écrire son grand oeuvre. Déserte ? Voire !
Le laboureur : sur son chemin de retour, un soir, Lea rencontre un homme étrange, qui se dit maudit et lui demande de l'aider.
En attendant les mariés, les invités à la noce se racontent des histoires : celle d'un mort qui assume un tour de garde pour que son ami puisse aller retrouver celle avec qui il avait lui-même rendez-vous, une femme qui finit par tuer un mari dangereux, puis l'histoire de
La famille de Cats, une grande famille hollandaise, parfaite à tous égards, sinon qu'il y naît régulièrement un "mouton noir". Or, précisément, Jeremies, le dernier mauvais sujet en date, s'est repenti de ses errements, et désire reprendre sa place au sein de la famille.
Oncle Théodore : s'inventer un riche oncle d'Amérique est un bon moyen de vivre à crédit... jusqu'au jour où l'oncle en question fait son apparition !
Carnaval : pendant les années folles, sept jeunes gens et un peintre célèbre, réunis, décident que l'un d'entre eux, élu par tirage au sort, jouira pendant un an des richesses de tous les autres, lesquels devront vivre pauvrement pendant cette période. Mais à ce moment-là arrive quelqu'un que l'on n'attendait pas.
Le dernier jour : un marin qui s'apprête à quitter pour jamais le Danemark raconte à un vieil ami les derniers moments de son oncle, marin lui aussi.
Les fils des rois : la ruse perfide du vizir d'un grand roi pour soumettre les tribus fières des montagnes achoppe sur l'amitié et une loyauté qu'il n'avait pas prévue.
Oncle Sénèque : quand Melpomène est invitée chez sa tante maternelle, son père en est furieux. Mais la famille apprécie son séjour, et elle-même prend notamment plaisir à converser avec le vieil oncle Sénèque.
Anna : la rencontre entre une paysanne "aux pieds ailés" et un vieux maître de ballet désabusé. Malheureusement resté inachevé.
L'orgueilleuse : au moment où la dernière des aristocrates condamnée à la guillotine est à la veille du supplice, sa petite-fille vient présenter une requête au bourreau.
L'ours et le baiser : trois jeunes gens rencontrent le couple étrange d'un géant et d'une sorcière.
Ces nouvelles toujours aux limites du fantastique, proches du conte et de la fable, donnent une bonne idée du talent singulier de Karen Blixen, surtout connue pour être l'auteure de La ferme africaine (porté au cinéma sous son titre original, Out of Africa).
En effet, il ne s'y trouve aucune prétention au réalisme, il s'agit plutôt d'incarner de grands types humains : l'égocentrique que son obsession protège de tout (Les deux solitaires), le coléreux (Le laboureur), le jaloux (L'ours et le baiser), l'altruiste (Les fils des rois) ; ou de faire réfléchir, notamment sur la valeur nécessaire de la flétrissure (La famille de Cats, Carnaval, Oncle Sénèque...).
Même s'ils ne sont pas à la hauteur de ses textes plus connus, et qu'on persistera à leur préférer Les contes d'hiver ou Sept contes gothiques (par exemple, et pour rester dans le domaine du texte court), il aurait été dommage que le lecteur français n'eût pas accès à ces histoires de la grande conteuse danoise. Ecrits en danois ou en anglais, ces textes sont préfacés par Frans Lasson, qui explique notamment les circonstances de leur rédaction, et du choix qui a présidé à leur publication.
