Symir, la Cité des Eaux, port prospère de l'Empire assarien : c'est là que débarque Issylt Iskaldur, une nécromancienne mais surtout espionne nordiste de Selafaï. Elle a pour mission secrète d'aider les tribus autochtones à se soulever contre le joug de l'empereur afin de freiner les envies expansionnistes de celui-ci, notamment en direction de sa mère-patrie. Si ses sources sont exactes, cela ne devrait pas être trop difficile car la révolte gronde déjà au sein de la population pliée au joug des Kahs. Seulement tout n'est pas aussi simple qu'il y parait et la situation pourrait bien vite se révéler complexe.
Un monde fortement inspiré par l'Orient, des personnages hauts en couleur et une situation politique explosive, voilà ce que nous propose Amanda Downum. La magie est également omniprésente avec des esprits, des fantômes, des nécromanciens, des gens capables de contrôler l'eau ou le feu. On est véritablement plongé au cur de la cité de Symir, au point de presque pouvoir en sentir les parfums.
Malheureusement, la première partie souffre d'un contexte politique très embrouillé. Je n'aime pas les longues explications qui mettent un monde en place pendant des pages et des pages mais je n'apprécie pas non plus de devoir me demander toutes les pages de quoi on parle. J'aurais apprécié que l'auteur prenne le temps de présenter l'histoire passée, clef de la situation actuelle. La multiplication des noms de clans tend à nous perdre et on finit par ne plus savoir qui est qui. On pourrait faire le même reproche au niveau des personnages secondaires, fort nombreux. Heureusement, les personnages centraux sont bien construits, souvent déchirés entre naissance, coeur et devoir. Je regrette juste la propension de l'héroïne à se retrouver soutenue par les hommes qui lentourent : elle trébuche, elle est bousculée un peu trop de redondance à mon goût. Malgré ces petits défauts, La Cité des Eaux est un roman plaisant à lire, à l'écriture fluide, qui prend réellement son envol dans la seconde partie.