Les murs de l'univers est le premier titre de science-fiction paru chez Castelmore, toute jeune maison d'édition dédiée à la littérature jeunesse fantastique.
Le personnage principal est John Rayburn. Ou pour être plus précis, les personnages principaux sont John Rayburn, car tous les deux sont des doubles vivant dans des univers parallèles. John le fermier part s'isoler dans les bois lorsque son jumeau, que l'auteur appelle John Prime pour éviter les confusions, se présente à lui. Il lui explique qu'il vient d'un autre univers, dans lequel il mène la même vie que lui, et lui en apporte la preuve en évoquant des faits connus de lui-seul et en exhibant le mêmes cicatrices. John Prime a fait l'acquisition d'une machine qui lui permet d'aller d'univers en univers (le multivers) à sa guise, et propose à John de l'utiliser douze heures pour aller faire un tour. Pour la plupart, ces différents mondes se ressemblent mais sans être tout à fait pareils, notamment au niveau des évènements historiques. Son sosie prendra sa place pendant ce temps, promettant que les parents n'y verront que du feu.
Le souci, c'est que John Prime n'a jamais eu l'intention de laisser son double revenir. Il a un lourd passé derrière lui et compte bien reprendre sa vie à zéro dans cet univers. A partir de ce moment les deux histoires vont prendre des chemins séparés, avec pourtant des points communs essentiels : Casey, la fille de leurs rêves, et l'idée de faire fortune avec un produit qui n'existe pas dans l'univers dans lequel ils se trouvent. Pour John Prime ce sera le Rubik's cube, pour John le fermier le flipper. Ce dernier n'a pour autant pas abandonné l'espoir de retourner chez lui et entreprend des études de physique pour percer le mystère de la machine à déchirer les murs de l'univers. Mais ce que notre héros ne sait pas, c'est qu'il n'est pas le seul à vouloir retrouver son monde, et que certaines personnes sont prêtes à tout à cette fin.
Dès le début, l'histoire prend un rythme effréné : la rencontre des deux doubles intervient dès la deuxième page. Lorsqu'il se rend compte qu'il s'est fait berner, John tente de rentrer chez lui en manipulant la machine, ce qui le propulse dans différents univers successifs, dont certains dangereux, voire apocalyptiques. Mais le rythme s'essouffle lorsqu'il décide de se poser dans un univers, faire des études pour être capable de réparer la machine. L'histoire s'attarde longtemps sur la création d'un flipper artisanal, puis sur le succès, les problèmes juridiques... On perd le fil central et personnellement je me suis ennuyée. Puis l'intrigue regagne en intérêt lorsque John et ses deux meilleurs amis sont menacés par d'autres "voyageurs", qui ont compris qu'ils avaient affaire à quelqu'un comme eux.
De par les notions scientifiques, le langage assez familier et les jeux entre filles et garçons, ce roman s'adresse davantage à un lectorat de grands adolescents ou jeunes adultes. Néanmoins, je suis sûre que même les moins jeunes, notamment ceux qui aiment les histoires de voyages dans le temps, sauront apprécier de traverser Les murs de l'univers.