La journée a vraiment mal commencé pour Magnus Million, le fils de l'homme le plus riche de Sillyrie. Malgré la sonnerie de ses douze réveils, il s'est rendormi. Afin d'arriver à l'heure au lycée des sciences de Frieke pour passer les compositions du premier trimestre, il finit par opter pour une très, que dis-je, très très très mauvaise idée : emprunter le Dragon, gigantesque toboggan qui relie la Ville haute à la Ville Basse. Sauf que celui-ci est à moitié démonté pour lhiver et la descente de Magnus se conclut par un vol plané qui le conduit directement dans sa salle de composition... non sans avoir détruit fenêtres et mur sur son passage. Certes il est arrivé entier et à l'heure sauf qu'il ne sait pas comment puisqu'à l'instant du décollage, la peur a déclenché une crise de narcolepsie, maladie du sommeil dont il souffre et qui le plonge dans les bras de Morphée dès que le stress s'installe. Bref, le voilà condamné à 1341 heures de colle et contraint de s'installer dans le dortoir des punitions pour purger sa peine. Très vite, il va s'apercevoir que des choses étranges se déroulent au lycée et n'aura d'autre choix que de s'en mêler, à ses risques et périls.
Je vais encore me répéter mais surtout, abstenez-vous de lire la quatrième de couverture sauf si vous souhaitez vous épargner la lecture des 150 premières pages.
Mais revenons à nos moutons. Dans le décor très sombre d'une ville coupée en deux entre riches et pauvres, où le temps semble s'être figé au début du siècle dernier, on suit les aventures de Magnus Million, un lycéen qui n'a rien du héros ordinaire. Il n'est pas très beau, ni très populaire, ni très courageux, ni très intelligent et en prime, il souffre de deux handicaps de taille : un père marchand d'armes multimillionnaire qui ne s'intéresse pas à lui et une fâcheuse tendance à s'endormir aux moments les plus inopportuns. Et pourtant, cet adolescent qui ne souhaite au départ qu'une chose, vivre sa petite vie tranquillement, va réussir l'exploit de se transcender afin de sauver ses camarades du lycée.
Jean-Philippe Arrou-Vignod nous livre un roman mi- fantastique mi policier au suspense savamment entretenu, servi par une plume légère, maitrisée et agrémentée dune bonne dose d'humour. On pourrait juger les personnages caricaturaux : le proviseur très méchant, les surveillants très bêtes, les pauvres très pauvres, les riches très riches mais finalement, c'est tellement dans le ton du roman qu'on n'y prête pas attention. En filigrane, on pourra aussi y trouver une réflexion sur la perte d'un être cher et les conséquences que celle-ci peut avoir. Au final, c'est un très bon moment de lecture.
