Les Chroniques de l'Imaginaire

L'enjomineur, 1794 (L'enjomineur - 3) - Bordage, Pierre

Emile attend son heure au sein de la secte de Mithra. L'esprit brouillé par les drogues et les évènements récents, il ne sait plus qui il est ni dans quel clan se ranger : celui de Mélusine et de ses filles des eaux, ou celui de Mithra et du Père des pères ?
Cornuaud, quant à lui, erre de place en place et de parti en parti : un jour révolutionnaire, un jour insurgé, il n'a pour seul but que de faire le maximum de morts pour satisfaire l'enjomineuse noire qui a pris possession de son corps...

On replonge avec ce troisième tome au cœur des heures sombres de l'histoire française. Je dois avouer que cette fois, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre, où je me suis un peu perdue dans les longues descriptions des différentes et complexes étapes de la Révolution. Quelqu'un de plus calé sur la question appréciera sans doute mieux ce livre, où le poids de l'histoire m'a semblé très lourd. Je salue l'ampleur des connaissances de l'auteur, mais l'aspect parfois trop documentaire m'a freinée dans ma lecture.

Ce point mis à part, ce troisième tome possède les qualités des précédents. La belle plume de Bordage, très évocatrice, dépeint à merveille la violence, le désespoir et le sang. On est plus attaché que jamais aux personnages d'Emile et de Cornuaud qui continuent à cheminer au grès de leurs destins compliqués, évoluant chacun d'une manière différente. Cornuaud, que je détestais dans les précédents tomes, gagne ici en humanité.

L'humanité, c'est d'ailleurs le maître mot de cette trilogie sans concession. Les hommes y sont dépeints comme ce qu'ils sont, à savoir capable, chacun d'entre eux, du meilleur comme du pire.

Ce troisième tome conclut de manière cohérente une série dure mais sensible. Que les quelques réserves exprimées plus haut ne vous fourvoient pas : il serait vraiment dommage de passer à côté de L'enjomineur !