Milos Shaggan est méfiant : il sait que la révolte gronde dans les forêts, et que Tristan de Halsbourg est sur le point de refaire surface, malgré tous les efforts du sorcier pour l'éliminer, depuis toutes ces années. Ainsi, le mariage entre Ombeline de Halsbourg (la soeur de Tristan) et Eol de Ségonzac (le fils que Shaggan a eu via une liaison avec sa propre cousine) est sur le point d'avoir lieu, et il donnera enfin toute la légitimité à Shaggan vis-à-vis du trône. Mais Tristan parvient à s'introduire dans l'église et à semer le trouble parmi la population, juste au bon moment. Tristan s'enfuit avec sa soeur, avec toute la horde de Shaggan à ses trousses. Un seul refuge est possible, dans les forêts d'Alexandre, le comte de Hauteterre, ennemi juré du duché de Halsbourg...
Mais ce dernier est un être intelligent et compréhensif : il repousse les hommes de Shaggan et accueille à bras ouverts Tristan et Ombeline. Tout ne va pourtant pas pour le mieux, puisque Ombeline a été empoisonnée par Shaggan. Elle n'est censée recevoir l'antidote qu'une fois qu'elle aura épousé Eol... De quoi rendre Tristan fou de rage, d'autant qu'Igniatus, un mage ayant connu Shaggan il y a bien longtemps, ne parvient pas non plus à fabriquer l'antidote...
La situation semble être sans issue, et seul un combat singulier peut maintenant débloquer la situation : qui, de Tristan de Halsbourg ou d'Eol de Ségonzac, va sortir victorieux ? C'est bel et bien Dieu qui en décidera, entre deux hommes d'une valeur équivalente, l'épée à la main...
Ce cinquième tome de Légende vient clore la saga. Ou tout du moins le premier cycle, Yves Swolfs ayant pris soin de laisser une fin ouverte permettant de suivre d'autres aventures de Tristan de Halsbourg... Pour autant, cette fin suffit également à complètement terminer ce tome, en répondant à toutes les questions encore ouvertes. La qualité est au rendez-vous, assurément, avec une série qui n'est jamais tombée dans la mièvrerie au fil de ces cinq tomes. La narration reste toujours maîtrisée, et c'est sans doute bien normal pour l'auteur de Le prince de la nuit, ou encore du trop peu connu Rémission, one-shot édité chez Soleil également.
Graphiquement, rien à dire non plus : on retrouve la patte de Swolfs, qui possède toujours ce trait absolument inimitable et si plaisant : les plans sont souvent judicieusement trouvés, avec des paysages majestueux et sauvages en arrière-plan. Les expressions ne sont pas en reste, et l'auteur parvient à insuffler le mouvement nécessaire aux nombreuses scènes de combat.
Une excellente série qui trouve ici un terme intéressant, avec des personnages parfaitement bien trouvés et charismatiques : de quoi passer de bien agréables moments de lecture, pour peu que l'on ne connaisse pas encore la série.