Le lieutenant Taillefer se trouve dans les tranchées d'Ypres en ce mois d'avril 1915. Mais la bataille s'enlise et aucun des deux camps n'est capable de prendre des positions à l'ennemi. Taillefer se demande jusqu'à quand cela va durer. Parce que même s'il est capable de faire quelques sorties, cela ne semble pas peser lourd dans la balance.
Le baron Hubert Marie de Clermont, après avoir remporté un tournoi d'escrime, va se préparer. En effet, il est lui aussi " amélioré " par l'armée et les mains de Kropp pour intégrer le groupe des Sentinelles. Mais lui n'a pas de membre métalliques mais des branchements dans le dos qui lui permettent d'accueillir une fusée qui le propulse et le font voler dans les airs. Une nouvelle occasion d'impressionner l'état major et les politiques ?
Seulement, les allemands ne restent pas sans rien faire et compte bien réagir au projet Sentinelles. Ils vont donc créer Übermensch, un homme amélioré, drogué grâce au dexinal. Il ne sera plus jamais le même, mais il pourra aller sur le champ de bataille pour tenir tête à Taillefer. Du moins, les allemands l'espère-t-il. Mais est-ce que le combat va uniquement se régler entre des sur-êtres ? Certainement pas. Les horreurs de la guerre vont se poursuivre.
Ah, un nouveau tome de Les Sentinelles. C'est vrai qu'une fois qu'on y a goûté, on en redemande. Pourtant, le sujet est très grave, surtout qu'il est extrêmement bien traité. Xavier Dorison nous plonge dans les tranchées de la Premières Guerre Mondiale et dans une période où les gaz inhumains étaient utilisés ou du moins testés. Vous pouvez donc imaginer que le tome n'est pas tout sourire. Une nouvelle fois, les personnages évoluent et on retrouve un Taillefer qui doute mais qui fait son devoir, principalement, on le sent, pour ne pas laisser tomber ses camarades. On va aussi découvrir Pégase, une nouvelle Sentinelle. Djibouti ne semble pas le porter dans son cur, principalement parce que le baron est prétentieux et que Djibouti est un homme de terrain. Mais la réalité du terrain va rapprocher tout le monde.
Enrique Breccia assure toujours son travail avec un dessin impeccable. C'est sûr, ça ne plaira peut-être pas à tout le monde parce que le dessin est très stylé. Mais comme le montre la page 10, ce style est grandiose parce que cette page de Pégase donne tout simplement le tourni. Les scènes avec Übermensch sont elles aussi très bonnes. Son scaphandre est une bonne trouvaille et dénote tout à fait avec les Sentinelles françaises, ce qui permet des développements différents.
Les Sentinelles est décidément une très bonne série. Sans doute pas grand public, de par le sujet traité ainsi que le dessin, mais une très bonne série quand même qui saura combler quand même un grand nombre de lecteurs attentifs et exigeants.