En 1792, le peuple investit le palais des Tuileries. Il découvre le Dauphin, fils de Louis XVI. Décision est tout de suite prise de l'enfermer dans la prison du Temple. Tout le monde ne semble pas penser que c'est une bonne idée ; après tout, ce n'est qu'un enfant. Mais les décisions ne sont pas bonnes à discuter en cette période révolutionnaire.
Aujourd'hui, à Pékin, le même enfant est devenu adulte depuis longtemps. Il cherche à échapper aux autorités pour on ne sait pas encore quel crime. En plein carnaval, les policiers ne semblent pourtant pas décidés à laisser filer un occidental crapuleux. Après une course poursuite et une chute dans un fleuve, les autorités supposent que le suspect est mort. Fin de l'affaire.
Seulement, la mort n'est pas venue frapper Louis le Dauphin. Dans sa cellule du Temple, il fit la rencontre de Baphomet, seigneur des enfers, avec lequel il passa un marché. Il allait devenir immortel, être formé par des démons experts et pourrait accomplir sa vengeance sur l'espère humaine, du moins ceux qu'il jugeait coupable. Mais il y a un prix à payer, un prix exorbitant dont Louis ne se rendait pas compte quand il a passé son pacte.
La couverture de cette nouvelle série est alléchante ; le titre reflète quelque mystère ; c'est donc naturellement que l'on est attiré par L'enfant du temple. Ce premier tome est une grosse introduction qui présente le personnage principal, son pacte ainsi que sa formation, ses déboires actuels, notamment avec son fils, et aussi les différents factions qu'il peut y avoir en jeu. Pour ce dernier point, c'est surtout vrai sur la fin du tome où l'on découvre certains protagonistes dont on ne sait rien, sauf qu'ils en ont après Louis. Mais on ne sait pas qui ils sont, ce qu'ils veulent il va falloir attendre le deuxième tome pour en savoir un peu plus. Mais, du coup, comme on sort de la présentation précise du personnage de Louis et qu'on commence à voir d'autres choses, on est encore plus appâtés. Et là, vlan, fin du tome. Dur !
Le scénario, dans sa base, est assez classique, avec un personnage qui passe un pacte avec les démons pour se venger. Mais le traitement est bien fait et le rendu accroche le lecteur. Certes, Louis de nos jours ne donne pas trop envie de le côtoyer - c'est un être seul, imbu de lui-même et toujours en quête d'une nouvelle proie - mais on se dit qu'il doit être en prise à une profonde souffrance derrière sa carapace. Et puis, l'arrivée en fin de tome de ces nouvelles factions donne un nouvel intérêt à l'histoire qui aurait pu devenir plate sinon.
Au dessin, Brice Cossu assure un bon trait réaliste parfaitement mis en valeur par les couleurs de Yoann Guillo. On n'en fait pas trop, ce n'est pas tape à l'il, mais juste ce qu'il faut pour que ce soit bon. Le tout forme un tome cohérent qui se lit très bien et donne une grosse envie de lire la suite rapidement. Pari gagné.