Les Chroniques de l'Imaginaire

L'aveugle et le fou (Les princes d'Ambre - 2) - Jarry, Nicolas & Dellac, Benoît

Corwin est parvenu à pénétrer en Ambre grâce à la Marelle de Rebma. Il surprend Éric dans la bibliothèque du château qui a toujours été son lieu préféré. Seulement, comme on le sait, les deux frères ne se portent pas dans leur cœur et les retrouvailles sont très froides. Sans doute le fait que Corwin veuille tuer Éric y est-il pour quelque chose ? Rapidement, le duel à l'épée commence et, étonnement, Corwin prend le dessus, à la surprise d'Éric qui l'avait jusqu'à présent toujours battu. Mais voilà que les gardes tapent à la porte et commencent à la défoncer. Corwin n'aura pas le temps d'avoir le dessus sur son frère avant que les renforts n'arrivent. Il lui faut donc fuir. Il va appeler son frère Bleys par son atout pour qu'il le laisse passer.

Une fois chez Bleys, les deux frères se mettent d'accord pour prendre Éric par surprise, l'un par la terre l'autre par la mer. Il faut d'abord aller en Ombre pour recruter de valeureux guerriers. Les princes savent que peu en réchapperont, mais n'est-ce pas le prix à payer pour libérer Ambre d'un tyran comme Éric ? Surtout que Corwin se verrait vraiment mieux à sa place. Commence alors une course contre le temps et les éléments. Parce qu'Éric n'est pas sans arme devant l'invasion. Le Joyau du Jugement est à son coup et va lui être d'un grand secours. Bleys et Corwin seront-ils assez préparés pour lutter contre Éric et ses alliés ?

L'adaptation de Les princes d'Ambre en bande dessinée se poursuit avec ce tome 2. Et on peut dire que la sauce prend bien. Nicolas Jarry retranscrit avec soin l'univers de Roger Zelazny, chose pas forcément si évidente à faire, si on regarde bien. Le personnage de Corwin est comme dans les romans : à la fois attachant et particulièrement énervant. C'est vrai, on ne sait pas trop pourquoi, mais nous aussi on aimerait bien qu'il remplace Éric sur le trône. D'un autre côté, il est égoïste, imbu de lui-même et présomptueux, ce qui fait qu'on a envie de lui coller des baffes assez souvent. Mais c'est justement l'alliance entre ces deux sentiments qui a fait une partie du succès de la série en roman, et Jarry nous le rend parfaitement bien.

Au dessin, Benoît Dellac poursuit son œuvre avec son trait caractéristique. Les visages sont ce qu'ils sont, et me posent encore parfois un peu problème. Bon, si les personnages se ressemblent tant, c'est peut-être aussi parce qu'ils sont frères, non ? N'empêche, parfois, j'étais perturbé. Mais cela ne m'a pas empêché de lire ce tome à vitesse grand V tellement j'étais dedans. L'alchimie prend malgré les quelques remarques que l'on peut faire. Preuve que ce n'est finalement que pinaillage, non ?

Espérons que le tome suivant arrivera prochainement. Parce qu'on a envie de connaitre la suite… même si on la connait déjà.