Les Chroniques de l'Imaginaire

Si vis pacem (Nosferatu - 1) - Péru, Olivier & Martino, Stephano

Bombay, pendant la mousson. Un groupe de quatre jeunes court dans les rues malgré la pluie battante. Il semble qu'ils ne veulent pas se faire rattraper, certainement par la personne à qui ils ont volé trois cents dollars. Mais alors qu'ils arrivent à la limite du bidonville, près de la forêt, deux d'entre eux s'arrêtent. La forêt est réputée maudite et ils ne veulent pas y mettre les pieds. Mais Meyyan, la jeune fille, et Anjappan, le jeune garçon, vont quand même s'aventurer entre les arbres ; ils ne veulent pas que la police puisse les attraper. Alors qu'ils avancent, ils trouvent ce qui ressemble à l'entrée d'un vieux temple. Parfait pour se cacher et se protéger de la pluie, si celle-ci se remettait à tomber. Seulement, ils ne pouvaient se douter qu'en pénétrant dans ces lieux ils allaient réveiller une créature extrêmement vieille et malfaisante : Nosferatu. Ce dernier, après s'être nourri au cou de Meyyan, va sortir pour découvrir ce monde qu'il ne connait plus.

Ailleurs, un certain Vladek, né Lucius Vladica, va sentir le réveil de son maître. Lui qui pensait s'en être débarrassé une cinquantaine d'années plus tôt est surpris, et effrayé aussi. Il sait que son ancien maître risque de vouloir se venger.
Mais il n'y a pas que Vladek que le réveil de Nosferatu intéresse. Une organisation de chasseurs de vampires, dont fait partie, quand il est de bonne humeur et prêt à faire ce qu'on lui demande, Van Helsing, va être mis au courant que quelque chose d'énorme se passe dans le monde des vampires. Une occasion pour eux d'accomplir leur tâche de manière groupée et définitive ? Peut-être.

Mais, étrangement, Nosferatu, pour sa part, ne semble pas motivé par de bas instincts. Du moins, pas pour l'instant.

Tiens, une nouvelle histoire de vampires. Par les temps qui courent, c'est une chose plutôt commune. Cela risque-t-il de devenir lassant ? Pas si elles sont toutes dans le même genre que ce premier tome de Nosferatu. Cette renaissance d'une des créatures les plus puissantes sur Terre est présentée d'une manière alléchante. Surtout qu'on ne fait pas que se concentrer sur Nosferatu, bien au contraire. Lucius Vladica tient une place très importante dans le récit, que ce doit dans les flashbacks que dans le présent. On en sait par contre un peu moins sur l'organisation de chasseurs de vampires. Le mystère reste pour l'instant bien gardé, certainement pour une révélation future. Par contre, Van Helsing semble être un peu un crétin ; étonnant qu'il soit encore en vie, soit dit en passant.

Donc, Olivier Péru s'amuse avec le mythe du vampire et le fait admirablement bien. Il est épaulé par Stephano Martino au dessin qui est tout à fait dans le ton. Le réveil de Nosferatu, notamment, est grandiose et fait froid dans le dos. Les bas-fonds indiens sont aussi très bien rendus, malheureusement. Mais la présence de Nosferatu en ces lieux n'a pas l'effet que l'on pourrait craindre. C'est même tout l'inverse, mais je vous laisse le découvrir par vous-mêmes.

Du coup, ce Nosferatu est une lecture plus qu'agréable qui montre que l'on peut encore prendre un mythe sur lequel tout semble avoir été dit et en faire une lecture riche et intéressante.