Les Chroniques de l'Imaginaire

La revanche (Rocky - 2)

Rocky Balboa et Apollo Creed sortent tout juste de leur combat titanesque, où Rocky a sérieusement malmené le champion du monde en résistant pendant les quinze rounds. Aux points, Apollo Creed a conservé son titre, mais comme c'est la première fois qu'un adversaire tient ainsi la distance face à lui, il a du mal à l'encaisser. Surtout que pour un certain nombre d'observateurs, Rocky aurait tout aussi bien pu être déclaré champion. Aussi Apollo aimerait une revanche, ce que Rocky ne veut pas. En effet, son œil droit a pris trop de coups pour qu'il puisse refaire un match de boxe. Toutefois, l'avenir s'annonce plutôt bien puisque des sponsors veulent que Rocky joue dans des publicités et lui proposent même 300000 dollars d'avance.

Rocky n'a jamais eu autant d'argent et, comme beaucoup dans ce cas, se laisse griser par le succès. Il va donc dépenser son argent sans véritablement compter. Il demande aussi Adrian en mariage. Sa carrière dans la publicité va être de courte durée puisqu'il n'arrive pas faire ce qu'on lui demande ; on voudrait qu'il soit quelqu'un de vif et à l'aise sur un plateau alors qu'il est lui-même, pataud. Du coup, il lui faut se trouver du travail, mais il n'a aucune qualification pour faire un travail de bureau. Il va donc retourner là où Paulie travaillait avant : à l'abattoir. Même s'il travaille d'arrache-pied, quand les licenciements arrivent, étant le dernier arrivé, il doit quitter sa place.

Il ne voit plus qu'une solution pour regagner un peu de dignité : rechausser les gants. Surtout qu'Apollo le harcèle par presse interposée pour que la revanche ait lieu. Seulement, Adrian n'est pas du tout d'accord pour que Rocky remonte sur un ring. Et, sans son soutien, l'homme n'est plus que l'ombre de lui-même. Surtout qu'il faut aussi prendre en considération que le couple attend un heureux évènement.

Après le succès du premier Rocky, Sylvester Stallone retenta l'expérience, en passant cette fois derrière la caméra aussi bien que devant. Ce deuxième opus, première d'une longue suite, prend à peu près les mêmes ingrédients que le premier et ressert le couvert. On est toujours pourtant dans un film dramatique. Rocky croit au miracle qui lui arrive, mais il doit atterrir rapidement et un peu brusquement. Il doit faire une croix sur ses rêves. Parce qu'avoir tenu la distance face au champion du monde, sans autre fait d'arme, ne peut lui ouvrir les portes du succès bien longtemps.

On sent tout de même que le film suit un peu la carrière de l'acteur. En effet, lorsque Rocky se remet à l'entrainement, les rues sont pleines de monde qui l'acclame et le suit même dans son jogging. On va même jusqu'à une mini marée humaine lorsqu'il atteint une nouvelle fois le haut des marches, immortalisée dans le premier film de la série. C'est véritablement le début du succès pour l'acteur et son personnage suit ses pas.

Moins poignant que le premier, ce deuxième film se laisse pourtant bien regarder. Les personnages secondaires, essentiels dans l'histoire, sont toujours aussi bien campés. Adrian gagne un peu en assurance, Mickey semble toujours aussi pouilleux et râleur, même si on sait qu'il a un cœur gros comme ça, et Apollo est puant d'orgueil, même si on sait là aussi que ce n'est qu'une façade. D'ailleurs, on voit bien que, pour lui, la seconde rencontre n'est pas du tout dans le même esprit que la première, pour preuve son entrée sobre et ses attaques faites non pas pour déstabiliser son adversaire mais bien pour l'inciter à revenir le combattre.

Des six films, c'est sans doute celui qui marque le moins les esprits, mais c'est celui qui ouvrira la porte pour que la légende s'écrive avec tous les suivants.