Les Chroniques de l'Imaginaire

Soil (Soil - 1) - Kaneko, Atsushi

Le lieutenant de police Onoda se rend avec son supérieur hiérarchique, et néanmoins misogyne autant que désabusé, le capitaine Yokoi, dans la ville nouvelle de Soil pour élucider un étrange cas de disparition. Néanmoins la route ne se déroule pas tout a fait comme prévu : en effet, la voie est coupée par l'effondrement d'un poteau d'une ligne à haute tension qui barre la route. Les policiers doivent donc poursuivre leur chemin à pied, sur quelques dizaines de kilomètres. C'est donc bien fatigués qu'ils arrivent sur place, accueillis par les agents de la cité, dépassés par les événements.

En effet, dans la maison des Suzushiro, une famille classique de trois personnes, les parents et leur fille en seconde au lycée, a disparu sans laisser de traces, comme si rien ne s'était passé. À deux cents mètres de là, un agent de police a lui aussi disparu, laissant sa bicyclette au milieu du croisement. Mais le plus étrange, c'est la chambre de la fille... qui contient un immense tas de sel ! Quelques minutes plus tard, les policiers sont appelés au collège de la ville, où ils découvrent qu'un gigantesque tas de sel remplit le terrain de sport. Quel secret cache donc cette paisible cité, loin de tout ?

Une énigme, une ambiance noire, des personnages très antipathiques, c'est en gros la recette de Atsushi Kaneko pour ce manga atypique. Le graphisme d'ailleurs ajoute à ce côté antipathique, avec des traits grossiers qui accentuent les défauts de chacun. Le fait aussi que cela se déroule dans une ville coupée des autres du pays, avec un statut de "ville nouvelle" comme il en existe sept en France, mais complètement ratée à cause du déclin financier, en rajoute une couche. La population semble suivre une doctrine inculquée par les plus hauts notables de la cité, comme on peut s'en rendre compte avec l'exemple des fleurs. Les étrangers d'ailleurs sont traités poliment, à la japonaise, mais soigneusement mis de côté.

Bref une ambiance bien noire, et pour l'instant que ça, parce qu'on n'a pas grand chose à se mettre sous la dent. Le deuxième opus, paru récemment, pourra nous en dire plus. Je vous en parlerai bientôt.