Les Chroniques de l'Imaginaire

La librairie des ombres - Birkegaard, Mikkel

En quittant une audience, Jon Campelli, avocat à Copenhague, apprend que son père vient d'être retrouvé mort dans sa librairie. Le vieux Luca a eu une attaque au milieu de ses livres et son fils qui ne lui a plus adressé la parole depuis des années hérite de Libri di Luca et de ses rayonnages de livres anciens et rares. Un fardeau pour quelqu'un qui déteste la lecture et qui est accablé par son travail. Qui plus est, aux funérailles, il doit rencontrer la communauté de lecteurs dirigée par son défunt père.

La rencontre avec ces lecteurs sera assez spéciale car ces personnes voient en Jon une possible menace pour l'existence de leur groupe. Elles iront jusqu'à affirmer pouvoir exploiter la force intérieure des livres et que la mort de Luca est le fait d'un élément incontrôlable de leur société... Foutaises ? N'en soyez pas si sûr, la puissance des livres n'est pas à prendre à la légère.

La force des livres et le pouvoir de ceux qui les manipulent sont les deux thèmes principaux de ce polar. A partir de ces concepts originaux et bien amenés, Birkegaard construit un roman qui s'essouffle malheureusement assez vite. Cette histoire de société secrète et de lutte entre les "bons" utilisateurs de leur pouvoir et les égoïstes reste basique dans son développement. Les événements et les réactions des personnages sont trop prévisibles et ceux-ci m'ont semblé trop normaux, pas assez mystiques, tortueux ou complexes pour qu'une véritable ambiance et qu'un suspense solide prennent. La fin laisse tout autant à désirer, elle est brusque, a un goût d'inachevé et m'a semblé précipitée, comme si l'auteur lui-même remarquait qu'il n'avait plus à rien à dire.

Un autre problème est qu'en lisant le résumé apéritif alléchant de la quatrième de couverture, mon intérêt s'est vite éveillé et je m'attendais à une oeuvre mélangeant des éléments du Club Dumas à du fantastique avec une bonne intrigue policière. J'ai été déçu, cela s'approche plus d'une histoire tirée par les cheveux dans le style de Dan Brown ou Raymond Khoury.

Toutefois, ce roman n'est pas foncièrement mauvais. Sa lecture n'est pas désagréable non plus, il est banal et manque de peps et de crédibilité.