Nous sommes en 467, quelque part dans le sud de la Gaule. Un groupe d'hommes mené par le romain Servius Tillius pénètre dans une grotte souterraine. On ne leur a pas menti : ce lieu a été le tombeau de Jésus Christ lui-même, ainsi que celui de la fameuse Marie-Madeleine. L'ordre de Tillius était clair maintenant qu'il a récupéré l'évangile de Marie-Madeleine : tous les autres membres de l'expédition sont tués, y compris les bourreaux qui sacrifient leur vie pour le christ... Tillius est le seul à avoir lu l'évangile, et il a été, paraît-il, meurtri jusqu'à sa mort...
Nous sommes à présent six siècles plus tard, en 1066, sur le Mont Saint-Michel. Adrien est un jeune moine qui cherche à avoir une vie paisible, même s'il a encore un peu de mal à se passer de la gent féminine... Ses voeux ne seront pas vraiment exaucés : comme il est le plus jeune, il se voit remettre par l'abbé un parchemin, qui représente une page de l'évangile de Marie-Madeleine. Il se dit que six siècles plus tôt, Servius Tullius a été si meurtri qu'il a ôté sept pages de l'évangile en question. Ces sept pages ont été remises à sept personnes de confiance différentes, afin que personne ne puisse jamais reconstituer la vérité...
Adrien se retrouve donc désormais en possession d'une de ces pages : l'abbé qui vient de la lui remettre se suicide dans la foulée, histoire de ne pas pouvoir parler sous la torture. Car ces écrits intéressent des personnes en très haut lieu, dont le fameux Guillaume le Conquérant, qui a déjà envoyé des hommes à la recherche d'Adrien. Celui-ci trouvera le salut grâce à Guillaume le Sec, un tueur ayant une dette pour l'abbé qui lui a envoyé adrien. L'homme est peu loquace, mais il se révèlera être d'une efficacité remarquable lors des combats. Un allié très utile pour les démonstrations de force, mais qui n'est pas non plus au courant de tout, notamment de la terrible machination dont lui et Adrien sont les victimes...
Une nouvelle série dans la collection Secrets du Vatican : de quoi mettre encore une fois l'eau à la bouche de toutes ces histoires tournant autour du christ, et de vérités cachées par l'Eglise, histoire de ne pas l'ébranler aux yeux du monde. De quoi nous rappeler les célèbres romans de Dan Brown (Da Vinci Code en tête...). Le problème de ces séries, c'est qu'elles ont à lutter contre de solides idées reçues de manque d'originalité : on a vu du bon et du moins bon sur les thrillers sur fond d'Histoire et de machinations religieuses.
Pourtant, ce In Nomine ne manque pas d'atouts, justement : les planches de Denis Bechu sont jolies et détaillées, parfaitement mises en couleurs par Simon Quemener : l'ensemble graphique reste sobre, dans des tons qui n'ont rien d'agressif et qui conviennent parfaitement à cette histoire : excellent point de ce côté là donc.
En ce qui concerne le scénario, c'est loin d'être en reste également : Olivier Peru nous emmène dans différentes époques (comme dans sa série Assassin, dans la même collection), et s'efforce à donner de la logique entre ces deux pans de notre Histoire. Les personnages sont relativement charismatiques, et un effort d'expressivité a été fait pour mettre en valeur tel ou tel trait de caractère. Le rythme de ce tome est excellent, et on se surprend finalement à pas mal voyager avec ce tome. Les dialogues succèdent aux scènes d'actions et aux décors variés : de quoi passer donc un excellent moment de lecture, si tant est que l'on veuille encore découvrir des séries traitant de ces fameux secrets du Vatican.