Les Chroniques de l'Imaginaire

Rocky (Rocky - 4)

Rocky Balboa a vaincu Clubber Lang. Il est à nouveau le champion du monde des poids lourds de boxe et le public l'adore. Quand on boxer inconnu venu de l'U.R.S.S. débarque sur le sol américain et demande à affronter Rocky, tout le monde se demande d'où il peut venir. Il semble qu'il soit le champion du monde amateur. La Russie n'a jamais été réputée pour sa boxe, mais il semble que les soviétiques aient décidés de concurrencer leur plus grand ennemi sur leur propre terrain. Seulement, devant l'arrogance de la délégation soviétique, Apollo Creed n'a pas l'intention de rester sans rien faire. Il demande alors à Rocky de le laisser boxer Ivan Drago dans un match exhibition pour fermer son clapet au " ruskov ".

On connait l'art d'Apollo d'organiser des matchs exhibition. Et celui-ci aura tout pour plaire : un chanteur en chair et ne os (James Brown), des danseuses, des feux d'artifice… bref tout pour déstabiliser le champion russe. Seulement, celui-ci est imperturbable. Et même s'il voue une grande admiration pour Apollo Creed et le boxeur qu'il était, il compte bien lui montrer ce dont il est capable avec des gants. D'ailleurs, la différence entre les deux boxeurs est impressionnante. Ivan Drago fait au moins une tête de plus que son homologue américain et n'a pas non plus la même allonge. C'est donc une correction mémorable que se prend Apollo. Il refuse que Rocky jette l'éponge, malgré le fait que le combat tourne complètement en sa défaveur. Et le pire arrive quand Ivan tue Apollo sur le ring.

Rocky n'a plus qu'une seule envie : venger son ami. Mais cela ne pourra se faire que selon les règles russes : sur leur sol. Rocky part donc s'entrainer dans la campagne sibérienne, sans aucun équipement.

Voici un Rocky qui reflète bien son époque. D'un côté on a les gentils américains et de l'autre les méchants soviétiques. C'est très manichéen, mais ça reflète bien la manière de penser primaire de ce pays avec leurs ennemis. Bon, on a quand même un petit message d'espoir à la fin disant que tout le monde peut changer et s'apprécier… à condition que ce soit fait dans le sens des américains, bien entendu. Ça fait sourire aujourd'hui, mais ça montre bien l'état d'esprit de ce pays à l'époque… qui n'a pas vraiment changer actuellement, même si la cible n'est pas la même. On notera aussi le message que les américains s'entrainent à la dure, à l'ancienne tandis que les autres, c'est très technologique (l'homme contre la machine) mais surtout très dopé. Passons…

Sinon, ce film nous a permis de découvrir l'immense Dolph Lundgren. Cet acteur connaitra une carrière un peu pourrie à faire des films d'action… un peu pourris. Sa carrure et sa tête en ont fait soit un gentil bourrin soit un méchant tout trouvé. Pourtant, c'était quand même un artiste martial pas mauvais (troisième Dan de Karaté Kyokushinkaï, c'est pas neutre vu que c'est un Karaté dur dont les combats sont au KO… sans aucune protection). C'est d'ailleurs marrant de mettre un Stallone, pas très grand, à côté d'une telle montagne. On se doute pourtant de l'issue…

Du coup, le côté binaire du film enlève un peu de son intérêt, même si on prend quand même plaisir à voir deux gars avec des tablettes de chocolat dont on ne peut que rêver se foutre des peignées phénoménales. OK, c'est du cinéma, mais certains coups n'ont pas dû s'arrêter avant la limite. Ça reste donc un film d'action sympa, un Rocky qu'on n'oublie quand même pas, au même niveau que L'œil du tigre.