Les Chroniques de l'Imaginaire

Le subtil parfum du soufre (A comme Association - 4) - Bottero, Pierre

Ombe est en mission pour l'Association, cette organisation secrète chargée de contrôler les bonnes relations entre Normaux et Anormaux. Notre jeune agent stagiaire au caractère impétueux est sur la piste d'une possible coopération entre loups garous et vampires dans le but de fabriquer une nouvelle drogue. Seulement à son arrivée à l'entrepôt où l'opération devait se dérouler, pas la moindre trace d'un seul poil de lycanthrope ni l'ombre d'une canine d'un buveur de sang. Par contre, il y a un troll mais coup de chance, Ombe le connait. Ce n'est qu'Erglug qu'elle a affronté quelques jours plus tôt et libéré de l'emprise du magicien qui le contrôlait. Enfin, si elle en juge son silence ( c'est un incorrigible bavard), par la lueur folle de ses yeux et surtout par le filet de bave qui s'écoule de sa gueule, il semblerait qu'il ne soit pas si libre que ça. Aie, ça sent les ennuis à plein nez. Heureusement qu'elle est incassable … mais si, elle vous l’a déjà dit la dernière fois.

C’est avec beaucoup de plaisir et une pointe de tristesse que j’ai retrouvé Ombe. Plaisir car je suis tombée sous le charme de cette jeune fille incassable, qui agit avant de réfléchir, qui n'a pas la langue dans sa poche et dont la vie recèle de nombreux secrets que je meurs d'envie de découvrir. Tristesse car c'est le dernier manuscrit de la série écrit par Pierre Bottero, cet écrivain talentueux qui nous a quitté deux jours après l'avoir envoyé à son ami et collaborateur Erik L’Homme.

Connaissant Ombe, on pourrait s'attendre à ce que l'action soit prépondérante mais non, l'auteur a choisi de donner la part belle à l'amour, aux sentiments mais dans un traitement bien plus adulte que dans le tome consacré à Jasper. Ne dit-on pas que les filles sont plus mûres que les garçons ? Cela se vérifie ici. On commence aussi à comprendre que le passé et les origines mystérieuses d'Ombe influent sur ses relations amoureuses qui semblent suivre un schéma immuable. Comme dans la réalité où il est admis qu'on ne peut être totalement heureux à l’âge adulte s'il subsiste des parts d'ombre dans notre enfance. Le personnage gagne en profondeur et on découvre une jeune fille fragile, loin de l'image incassable qu'on pouvait avoir d'elle. Mais qui est donc Ombe ?

Je ferais toutefois le même reproche que dans le tome précédent : tout cela est court, très court, trop court. Mais le plaisir reste intact et j’espère sincérement qu'Erik L’Homme réussira à poursuivre l'aventure seul.