Après une enfance incolore de province pieuse, Marguerite part à Paris. Et même si sa mère est rassurée de la savoir hébergée dans un foyer de religieuses, celui-ci ne peut la contenir, d'autant qu'il lui faut bien en sortir pour faire ses études. Et à la fac, elle rencontre Pierre, dont elle aime l'engagement, et qui va tomber amoureux d'elle. Mais alors qu'elle va agir dans une association s'occupant de sans-papier, lui dérive de plus en plus dans le désespoir et l'impuissance. Et, à vingt ans, Marguerite se retrouve en prison.
Avec des mots simples et touchants, l'auteure évoque les différentes nuances de la douleur et de la lâcheté, et de l'enfermement. Le second récit, L'isolement, finit où le premier avait commencé, en une boucle refermée sur elle-même de façon inquiétante, à la Escher.
L'écriture est linéaire, mais cela donne encore plus de poids et de force aux images, comme à la mise en parallèle qui est faite entre l'attitude du régime de Vichy face aux "étrangers indésirables" et celle de notre société actuelle face aux "clandestins" et autres sans-papier.
Ce roman tout en délicatesse, et comme à demi-mot, reste longtemps en mémoire.
