Alan Ripley est un romancier à succès. Il produit aussi les adaptations de ses romans pour le grand écran. Sa spécialité : les thrillers politiques et terroristes qui sentent le vécu. Et il n'a pas de mal pour puiser les anecdotes à la source puisque son frère, Steven, est un ancien Navy Seals qui est aujourd'hui prestataire militaire privé. Bien sûr, le boulot d'Alan est de prendre le vrai et de la rendre " romançable ", ce que son frère a du mal à comprendre parfois, lui qui est directement impliqué, au cur de l'action. Steven dirige aussi un camp d'entrainement pour les personnes en mal de sensations fortes. Alan va avoir le droit à son stage, histoire de pouvoir s'en sortir en cas de problème, mais ce n'est quand même pas vraiment son truc. Puis arrive le 11 septembre 2001. Alan découvre les Twin Towers en feu alors qu'il fait sa gym. Steven, lui, ne va pas en réchapper. Alan est anéantit.
Le jour de l'enterrement de Steven, Alan est approché par un homme qui veut de lui dans un laboratoire d'idées. C'est une cellule où des personnes de tous les horizons seront là pour pondre les scénarios catastrophe les pires qui soient, aussi farfelus qu'ils soient. Parce que si on avait parlé à des dirigeants de cette attaque contre les tours jumelles, tout le monde aurait hurlé de rire. Maintenant, les gens ne rient plus et comme Alan a une imagination débordante quand il s'agit de faire agir les terroristes dans ses romans, le pays le veut, lui. Son surnom sera Hollywood. Il y a aussi l'Editeur, un hacker, Nuisance, un avocat, Pic Pétrolier, un économiste, le Prophète, un prédicateur, Pandémie, une microbiologiste, Isotope, un inventeur et l'Opérateur, le chef de cette petite assemblée secrète. Ils vont devoir réfléchir et inventer les pires manières de faire s'écrouler les États-Unis et le monde. Quand vous avez toute latitude, vous avez tendance à vous lâcher, non ?
Quand le labo d'idées ferme, Alan Ripley n'arrive pas à remonter la pente. Mais quand, huit ans plus tard, il voit à la télévision la première phase d'un des scénarios que la laboratoire a imaginé, il s'attend au pire. Et le pire arrive : les scénarios sont utilisés. Qui était réellement derrière tout cela ? Et qui va pouvoir les arrêter, à part leurs concepteurs ? Alan va tenter de rassembler tout le monde, à commencer par l'Opérateur. Seulement, au FBI, personne n'a jamais entendu parler de lui. Que faire sinon mettre soi-même la main à la pâte ?
Scénario catastrophe part d'un principe simple : trouver les meilleurs personnes avec les idées les plus démentes ou loufoques qui pourront inventer des manières de détruire tout le monde pour être le plus à même de s'en prémunir. Mais quand ces scénarios sont utilisés à de mauvaises fins, comment faire ? Et surtout comment porter le poids de cette responsabilité ? Parce qu'au final, on s'aperçoit qu'on n'a pas travaillé pour le bon camp, un peu comme dans la série Alias. Comment vérifier qu'on travaille bien pour les services secrets quand ils sont tellement secrets qu'on ne peut pas en parler ? Scénario catastrophe tourne aussi beaucoup autour du concept de trahison. Trahison profonde venant aussi des personnes qui nous sont chères. Mais je vous laisse découvrir quoi, comment et pourquoi.
Ce comic se lit comme on regarde un bon thriller politique et terroriste au cinéma ou à la télévision. Seulement, il souffre par moment d'une narration un peu précipitée. Comme s'il avait été prévu que la série devait être faite en dix numéros et qu'elle n'en avait eu finalement que cinq. C'est bien dommage parce qu'il y a des évènements, des enchainements qui auraient mérité plus de développement. Cela aurait étoffé un peu les personnages et les évènements qui sont parfois un peu enchainés de manière peu naturelle. Cela n'empêche pas de lire le récit, mais cela empêche de bien rentrer dedans, de s'identifier aux personnages et donc d'apprécier complètement la lecture. C'est dommage parce que le potentiel est là, c'est juste qu'il est mal exploité. Et, je pense, que ce n'est pas parce que Mark Sablé est un mauvais scénariste, mais plutôt qu'il n'a pas pu aller au bout de ses idées.