La petite Guinotte est heureuse, entre sa mère, la blonde Jeanne, et son père, Elie, un peu maçon, un peu charpentier, souvent parti, comme elle, d'ailleurs, qui passe ses journées dehors, avec ses moutons. Et avec Aymeric, quand il peut disparaître du château. Mais Aymeric de Pesteil est fiancé, malgré son jeune âge, à la petite Hélis de Merle, une enfant souffreteuse et que sa grand-mère, Blanche, la châtelaine, couve.
Un jour arrive au château de Merle le chevalier Foulque, le voyageur, qui fait rêver nobles et manants avec ses histoires de croisade.
Cette jolie histoire recrée un temps du Moyen-Âge où beaucoup de châteaux étaient surtout peuplés de femmes qui attendaient pendant des années le retour de leur mari, frère ou père parti en croisade. Du même coup, l'auteur recrée des travaux de construction d'un bâtiment en pierre sèche, une arrivée de marchands, et un train de bois sur la rivière. Et bien sûr, puisqu'on parle des Croisades, il n'oublie pas de nous rappeler que, dans cette affaire, les barbares cruels et incultes ont le plus souvent été les Croisés eux-mêmes, infiniment moins civilisés que les "Sarrasins" qu'ils allaient envahir sous prétexte de "libérer les lieux Saints". Et les droits du vainqueur étant ce qu'ils ont été depuis toujours, un bon nombre d'enfants sont nés de sangs mêlés...
Dans ce roman vif, écrit sur un bon rythme, qui ne se presse ni ne s'attarde, on apprend plein de choses tout en souriant à une délicate histoire d'amours enfantines, et en pensant que l'intolérance ne date pas d'hier, et reste malheureusement intouchée par le "progrès". Avec ce nouveau roman, l'auteur confirme une plume et ton personnels et toujours aussi agréables à lire.