Pour entrer dans la Cité 14, il faut montrer patte blanche. Il y a donc un contrôle des bagages, un contrôle d'identité, une douche obligatoire Michel est un éléphant fraîchement arrivé par le dernier bateau. Devant l'inspecteur chargé de le questionner, il feint de ne pas connaitre la langue de la cité et parle donc dans un dialecte pour se moquer des représentants de l'ordre. Un bakchich plus tard, on va l'autoriser à entrer dans la cité. Seulement, quand le garde de la barrière lui dit qu'il faut à nouveau payer quelque chose, Michel se commence à en avoir marre. Mais, pour ne pas se faire remarquer, il met la main dans sa poche. Quand il la ressort, une enveloppe contenant des graines en tombe. Les graines sont règlementées dans la cité et Michel encourt de graves problèmes. Il colle alors une baffe au gardien et s'enfuit.
Pendant ce temps, dans une ruelle, un trafic douteux est en train de se passer. Dans une caisse, non loin, Hector, un journaliste, prend des photos de l'affaire. C'est alors que surgit Michel qui assomme des gardes à tour de bras. Une fois fait, il se rend compte que les gangsters tirent sur quelque chose. Il vient donc prendre la défense d'Hector. Ce qui fait qu'il aura lui aussi la mafia aux trousses. Lui qui voulait être discret pour son arrivée, c'est raté. Mais, heureusement, Hector connait un endroit où Michel pourra loger. La fameuse tour Bambell.
Seulement, elle est tout aussi folle que la cité. Et c'est pas peu dire.
Cité 14 est une série assez étrange initialement parue aux éditions Paquet dans des tomes réduits de 22 pages. Les Humanoïdes Associés ont décidé de republier la première saison, mais cette fois en regroupant les épisodes trois par trois (ce qui donnera quatre tomes au total) puis, ensuite, de publier la deuxième saison inédite. Et tout ça de maintenant à juin 2012. Autant dire que le pari est osé. Mais, osée, la série l'est déjà.
On entre dans un monde loufoque où humains, animaux et extraterrestres se côtoient sans la moindre difficulté, où la ville est un labyrinthe absolu mais où les bâtiments sont encore pire, où l'absurde des situations est omniprésents et où les personnages sont vraiment barrés. Je dois l'avouer, j'ai eu du mal à accrocher au premier épisode. Je le trouvais assez difficile dans sa lecture, le dessin étant un peu brouillon par moment. Puis, on est entré dans le vif du sujet, avec la cité proprement dite, et là, j'ai trouvé ça plus amusant. J'avais dû m'habituer un peu aussi au style de dessin, mais j'ai trouvé le personnage d'Hector nécessaire pour aller avec Michel. Bref, le reste du tome, soit les deux derniers épisodes, sont passés tous seuls.
Il ne faut pas mentir, de par son ambiance, son absurde et son dessin, cette série ne plaira pas à tout le monde. Mais elle a un charme certain et de nombreuses possibilités. Je ne dirais pas illimitées, mais presque. Quand on manie l'absurde, on peut tout s'autoriser, à condition de bien le faire. Reste à savoir ce que Pierre Gabus nous a concocté pour la suite. Espérons que ce sera du premier choix.