Rocky Balboa a vieillit. Il ne monte plus sur un ring pour gagner sa vie mais tient un restaurant familial dans lequel les clients aiment à lui entendre parler de ses combats et de ses anecdotes d'ancien champion. Ses relations avec son fils sont distantes, ce dernier vivant constamment dans l'ombre de son père. Et Adrian n'est plus là pour cimenter leur famille ; elle est décédée quelques années auparavant, des suites d'un cancer. Comme tous les ans, Rocky va suivre un pèlerinage des endroits de leur ancien quartier dans lesquels ils ont trouvé des instants de bonheur, de l'ancienne patinoire aujourd'hui détruite au magasin de poissons dans lequel Adrian travaillait. Rocky va aussi passer dans un bar dans lequel il allait parfois. Là, des jeunes vont le reconnaitre et essayer de lui soustraire une tournée, ce que Rocky va refuser de leur donner. Le ton monte légèrement, mais sans plus. La serveuse essaye bien de calmer le jeu, mais elle se fait insulter elle aussi. Il s'avère que c'est la " petite Marie " que Rocky avait raccompagné chez elle trente ans plus tôt pour qu'elle ne traine plus dans les rues (voir le premier Rocky). Elle a bien grandit et Rocky propose de la raccompagner. Une profonde amitié va naître entre eux.
Seulement, Rocky a quelque chose au fond de lui qui bouillonne. Il aimerait bien rechausser les gants pour faire encore quelques combats, des trucs locaux, mais la fédération de boxe de veut pas lui donner sa licence. À ce même moment, des journalistes vont simuler un combat virtuel, images de synthèse en surplus, entre Rocky Balboa et l'actuel champion du monde des poids lourds, Mason Dixon. Beaucoup de journalistes pensent que s'ils avaient pu s'affronter, Rocky aurait gagné. Ce que ne supporte pas Mason. Déjà que le public ne l'aime pas, tout simplement parce qu'il surclasse tous ses adversaires et n'a donc jamais eu à se mesurer à forte partie. Ses managers vont donc décider d'organiser un combat entre le champion et Rocky.
Rocky réussira-t-il à exorciser les derniers démons qu'il lui reste ?
On pensait que Rocky V serait le dernier de la saga, et ça a été le cas pendant longtemps. Mais tout comme il a voulu clôturé de manière définitive la saga Rambo avec le film John Rambo, Sylvester Stallone a voulu donner une dernière chance à son personnage mythique de faire ses preuves. Rocky a vieillit et personne n'essaye de le cacher (la scène où Duke énumère tout ce que Rocky ne peut plus faire montre bien l'humour que Stallone a sur lui-même et sur son âge). C'est un dernier combat contre lui-même qu'il veut mener. Et quel combat ! Bon, il est clair que même Rocky à près de soixante ans, aussi résistant soit-il, ne pourrait résister à un champion de quarante ans son cadet. Mais l'histoire est belle. C'est une nouvelle leçon de courage et de volonté surtout qu'il faut y voir. D'ailleurs, beaucoup de choses passent par la relation que l'ancien champion entretien avec son fils, qui n'arrive pas à se faire une place dans la vie et qui rejette la faute sur son père. Mais aussi par la relation que Rocky va créer avec le fils de Marie, Steps.
Ce Rocky se termine calmement, comme le cinquième volume avait essayé de le faire aussi. On retrouve une ambiance de drame, pas une ambiance de film d'action, malgré le combat final. Le côté sombre du premier est remplacé par une tendresse touchante. Le film n'est pas larmoyant, mais on sent que Stallone dit véritablement adieu à quelque chose. Et nous aussi. Du coup, c'est une réussite, que l'on regarde avec quand même un petit pincement au cur. Bon, il faut espérer qu'il n'y aura pas un second comeback les cheveux gris, parce que là ça serait ridicule. Mais là, c'est bien, et on termine le visionnage heureux.